à la taverne "L'acariâtre"

Après avoir pendant un petit moment zigzague dans les rues étroites de Minas Tirith, Elen commencait à perdre patience et les habitants l'enervaient de surcroit. Elle arriva devant une taverne des moins agréable, mais elle se fichée dorénavant du confort ou de la réputation des lieux. Elle n'avait qu'une envie...un bon lit et le retour de Shaïgan avec leur bourse.
Elle s'arreta alors devant une porte moisissant, et à l'aide de la barrière posa là pour ce faire, elle y accrocha sa monture. Elle pris le peu de bagages qu'elle avait ramenée et accrochées à celle ci, puis entra alors dans la taverne. Elle était lugubre et sentait le renfermé, mais elle ferait l'affaire du moins pour Elen. Elle s'approcha alors du tavernier pour lui demander une chambre, mais elle remarqua de nombreux visages se tourner vers elle. Mais ce n'était ni pour sa beauté, cachée par la poussière et ses habits déchirés, ni pour sa douce odeur, cachée elle aussi par celui de son cheval et par elle même. Elle pris la clef du tavernier et s'approcha pour mieux lui parler.

"Un homme du nom de ...."Et c'est alors qu'elle s'appercu qu'elle ne connaissait même pas le nom de son compagnon."non rien je vais déposer mes affaires et redescendre, préparez moi une pinte...merci"

toujours étonné par son observation, elle quitta la pièce pour aller se loger dans sa chambre. aussitot ses affaires déposé elle rejoint la salle principale de la taverne et s'installa dans un coin parmi les regards qui la épiaient.

Assise toujours au font, scrutant sans gène l'arrivante, elen ne ressentait alors pas de réel danger. bien malgré son caractère des plus difficile et irritable, elle savait tout de même faire preuve d'un minimum d'humanité. et affalée dans son fauteuil, aucun signe de shaïgan ne se faisait voir, ne serais se que remarquer! elle chercha alors on pourrait dire un petit jeu de patience, consistent alors à englober toute la salle de son froid regard, cherchant faille et amusement. Mais parmi les hommes saouls et les filles de joie, il n'y avait là que des errant à la recherche d'eux même, scrutant le mur qu'ils avaient devant eux èspérant trouver la solution à leur problème. Chose inutile! rien n'était possible dans cette cité, et la puanteur de sa dignité et de attachement avers ses occupant était comique .....semblable à une moquerie....une méprisent et soumission de la population y vivant, aveugle et sourde.
C'est alors qu'aillant posé son regard sur la jeune femme qui lui avait semblée si méprisable , elle vit alors une vilaine et sanglante blessure. Pas banale de voir une telle femme errer ainsi seul, parmi tout ce danger qui plus est avec une blessure non soignée qui pourrait alors s'infecter. Elle ne devait alors pas connaitre les dangers d'une telle plaie!
Recrachant sa solitude, ....sa haine envers les femmes qu'elle considérée comme adversaires.....relachent le peu de subconscient encore présent, elle pris sa pinte et alla en direction de la jeune femme. Son allure était sure et détérminée...décidée de son action! Ses cheveux bien qu'étant sales revendiqués toujours cette beauté naturel, et approchant d'elle ils n'en devinrent que plus arrogant. Elle posa alors avec brutalité sa pinte sur la table, formant alors un sourd et désagréable bruit de ferraille. S'assaillant sur un tabouret qu'elle avait piqué avec habileté à la table voisine, elle s'installa les jambes écartées, le tabouret les écartant. Posant ses coudes sur la table elle regarda alors sa pinte avant d'y boire une simple gorgé pour ensuite la regarder elle, dans le blanc des yeux.


"Je ne suis pas là pour faire de la charité, et ne compte pas sur mon aide véritable! Mais je ma présente....non présente toi femme. "

Ne lui laissant aucun moyen de répliquer elle entama son discours.

"Il est venu à mes doux et beaux yeux t'as terrible et lugubre blessure! Comment une femme....enfin comment peut tu laisser une telle chose grandir en toi! cherches tu la mort? Je peux sinon sans problème te la donner pour abréger tes souffrances...bien sur.
Arrêtons cela. Je suis sèrieuse! Je n'aime pas les femmes de ton espèce mais je ne peux te laisser ainsi! Une chambre m'a était donnée...Je puis te proposer de te bander au moins cette horreur...mais je te demanderais alors en retour un service à mon égard....Et oui rien n'est gratuit!
Ne me prend pas pour une sainte ou bonne femme. Je suis ce contraire de bonheur inspirant le dégout et la haine. Tu seras d'ailleurs surement ma pire ennemie en sortant de cette chambre...Mais ne vaudrait il mieux pas cela à une mort abominable aux limites du supplice?"


Elen la regardait alors d'un serieux qui rare chez elle. Elle but alors d'un trait le rèste de sa pinte attendant la réponse de la femme.

Maeve l'observa d'un regard suspicieux un long moment. Elle n'aimait pas se faire ce gene d'ennemies, pas plus qu'elle n'aimait rendre service sans recevoir en retour une vraie somme sonnante et trébuchante. En fait, elle n'aimait pas rendre service tout court.
Elle jeta un regard maussade à sa blessure. Il était vrai qu'elle devait prendre le temps de soigner ça, sans quoi elle devrait rester plusieurs mois sans combattre.

-Maudits orientaux, marmonna-elle entre ses dents.

La jeune femme releva les yeux et eut une pâle esquisse de sourire.

-On ne passe pas sa vie entre champs de bataille et errances sans apprendre à se soigner par soi-même... Je m'appelle Maeve, Maeve Angemort.

Elle observa son interlocutrice d'un regard perçant derrière ses cheveux qui lui tombaient devant le visage. Dangeureuse, oui. Bien que plus jeune elle n'en semblait pas moins aussi expérimenté qu'elle.

-Et je décline votre offre, dit-elle poliement en plantant ses yeux verts dans le regard brumeux de la guerrière. Considérez-moi comme une ennemie si vous le désirez, mais j'avoue ne pas saisir pourquoi tant d'animosité à mon égard..

Après avoir lancé avec une pointe de mauvaise foi, un fort et arrogant rire, Elen pris son tabouret et se plaça alors juste en face de la femme. Son dos était droit, son visage en faisait de même, et son regard ainsi que son visage traduisaient alors son sérieux. Elle poussa alors sa pinte de devant elle pour s'assurer d'être le plus en avant de cette femme. Sa voix changea alors, devenant plus rude et moins voluptueuse....

"De l'animosité? ...Mais c'est de l'animosité qu'il faut se méfier! saches que je ne suis l'amie de personne et l'ennemie de tout le monde. Je ne suis pas plus mauvaise avec toi que je ne le saurais avec une cruche! Mais vois tu, la méfiance est dominante et je ne laisse place qu'à la confiance et la gentillesse que rarement ....De plus, toi qui scrute depuis ton arrivée les gens comme des bêtes, tu me demande pourquoi?!
Mais tu le sais tout aussi bien que moi....Tu le sais car tu es telle....sauvage!"

Après s'être avancée sur elle, pour se rapprocher et ne pas parler fort, Elen se recula et par un sourire malicieux et moqueur continua ses paroles...

"Mais dis moi.....toi qui viens des "champs de bataile", comment ce fait il, que sachant te soigner par "toi même", tu ne l'ais toujours pas fait!" Elle appuya alors ses coudes sur la table, se rapprochant d'elle, tout en rigolant de bon coeur. "...Saches que je ne suis pas là pour me faire la discutions, je serais aller voir un homme pour cela...Mais tu me sembles bien proche de ces femmes susceptibles, facilement irritables, et j'adores les narguer!...cela marche n'est ce pas?!...
Tu as raison de décliner mon offre...De plus elle n'était pas honnète, mais laisse moi t'offrir au moins alors une chaude boisson pour te récompenser de ta prévenance....Et surtout pour te remettre d'aplomb!"

Elen se redressa et se tourna alors pour faire signe et demander deux vins chaud au tavernier.
Elle avait bien compris que cette inconnue était une concurrente mais qu'elle était de la même manière ....une soeur de caractère...Elle semblait si affaiblit qu'elle ne pouvait la laisser ainsi, et malgré ses dires...Elle voulait au contraire faire un brin de discutions et d'animation...

Elle voyait bien que la femme semblait à bout de nerf et que Elen ne faisait que l'énerver encore plus...Mais Elen savait aussi que la solitude en plus d'une telle blessure était souvent signe de malchance...et que bien malgré tout, étant une femme le danger guettait bien plus qu'autre chose!

Maeve se tassa davantage dans son coin et appuya un pied contre la table pour se caler plus confortablement. Sa mauvaise humeur était progressivement remplacée par une sorte de curiosité et d'amusement. cette femme avait une façon de parler qui lui rappellait quelqu'un qu'elle avait connu il a bien longtemps, sur les rives glacées de la baie de Forochel.

-Ceci, je l'accepte de bon coeur, dit-elle avec un sourire.

Elle ôta sa capuche, la chaleur devenant étouffante dans la sale surpeuplée. Tout autre qu'elle aurait trouvé la température tout à fait acceptable, mais la mercenaire avait gardé de sa vie dans le Nord une certaine habitude du froid.

-Vous semblez faire partie de ces femmes dont vous parlez, ceci dit-... dit elle avec un petit sourire narquois. A moins que je ne me sois tromépe sur votre compte...

Il y avait peu de femmes parmi les mercenaires de sa sorte, et celle-ci ne semblait pas en faire partie.

Elen rigola de bon coeur tout en regardant et finissant sa pinte, après la dernière réplique de la jeune femme. Elle aimait cela, se faire titiller. Pourquoi? Elle même l'ignorait.

"Tu n'as pas tort! Je suis bien une de ces femmes...qui nous dirons insupportable...Et pourtant je ne leur ressemble pas!
Je le suis et ne le suis pas."

Le tavernier approcha et déposa 2 verres.

"Qui de ces deux donzelles va me payer...?"

Elen sortit de sa bourse une pièce d'or qu'elle lui jeta à la figure.

"Tiens , elle te servira aussi à payer notre repas!
Donnes nous le meilleur, si cela existe, de tes plats!"

Le tavernier avait un sourire désagréable, et un regard vicieux. Il repartit alors en direction de ses cuisines.

Elen se retourna alors face à Maeve.

"tu dis t'appeler Maeve....Tu n'as pas peur de dire ton nom! Je me méfierais à ta place.
Mais dis moi que vient tu faire dans cette lugubre taverne, comment en es tu arrivée là?
Il faut plus d'une raison pour se retrouver dans ce sordide endroit!"Elen rigola une nouvelle fois tout en prenant son verre.

Maeve but quelques gorgées, soudain pensive.

-Parce que c'était mieux que de rester dans la bouillasse de l'est. Et puis qui dit grande ville dit employeur potentiel et malgré la générosité de l'empeureur du Rhûn, j'ai besoin d'argent, et de travail.

Elle l'observa par-dessus sa chope.

-Et vous, qui êtes vous pour ainsi venir payer à boire à une pauvre inconnue éclopée?

Elen rigola alors de bon coeur après sa vicieuse question! Elles commencaient à se comprendre, et pourraient bien se révéler de proches caractères.

"Ah , oui! Je me demande aussi quelle folie m'a pris pour que je vienne t'offrir un copieux repas.
Peu être n'est il pas de l'ordre de la folie...Je te l'ai dit. Je ne fais rien sans retour.
Mais ne parlons pas de moi, rien n'est plus indiscret que de parler d'une histoire semblable.
Comptes tu alors te faire soigner ou rester là, à attendre qu'un chien vienne manger tes entrailles?
Je n'aime pas me répeter mais des bandages d'un tissu propre pourraient être à ta disposition....
Enfin je dis ca...Mais tu es le seul maitre de tes actes, moi je m'en remet à mes douces mains de guerisseuse car je ne tarderais pas non plus à changer ce tissu sale et encrassé que je nomme bandage et qui est enroulé autour de mon être.
Et oui je le suis autant que toi, blessée jusqu'au sang."

Elle regarda alors Maeve, lui lançant un sourire de compassion. Mais son visage rèstait froid et rigide ne montrant aucunes formes de bonté.

Elle lui lança un bref regard et replongea dans son vin.
La femme n'avait pas tort, oui, il fallait soigner ça au plus vite. Maeve déroula son bandage avec précautions et examina la plaie qui suintait un sang épais. Le coup d'épée bien ajusté avait tranché le peu de chair qui subsistait presque jusqu'à l'os, et les vagues tentatives de cicatrisations s'étaient rouvertes les unes aprés les autres.
Tout en se repassant mentalement ce dont elle aurait besoin, la jeune femme plongea un bout de tissu dans le vin et le passa sur la plaie pour nettoyer ce qui pouvait l'être. Elle grimaça en sentant l'alcool réveille la douleur comme une traînée de feu.

-Je n'aime pas demander service aux autres, dit-elle au bout d'un moment. Surtout quand il y a une contrepartie.

De tout temps, son indépendance farouche avait été la clef de sa survie.
*et garde ta fausse compassion, ma grande*

(HRP: Je suis désolée de ne pas avoir posté plus tot, mais mes cours m'imposent moins de temps pour mes loisirs....j'éspère que tu comprend^^. Mais je suis de retour!! alors attention!lol.......encore pardon.)



Elen riait intèrieurement de cette situation que l'on pouvait dire tendue. Mais il en était ainsi, se méfier de son voisin était chose courante et même recommandée, qui plus est pour une femme!
Elen avait alors vu la profonde ,et des moins agréables, blessure de son "invité". Elle afficha un regard de dégout et un léger sifflement se fit entendre entre ses dents, comme ressentant sa douleur , par compassion.
Il n'était vraiment pas recommandé de laisser une telle blessure sans réels soins et la vue d'une telle blessure pourrait entrainer la malfaisance de certain, comme ce qui fut un temps soit peu son cas au début.
Mais elle éprouvait alors de la souffrance rien qu'à sa vue, et cela commencait à la dégouter.
Comment peut on manger à coté d'un nid à saloperie? Ne voyant rien à faire de plus que ce qu'elle avait dejà fait et proposé, elle se contenta de s'enfoncer dans sa chaise appuyant ses pieds contre le rebord de la table pour se balancer, tout en ne lachant cette blessure qui ne lui aspirait qu'une forte envie de s'en aller.


"Ma chère, je me mêle surement de ce qui ne me regard pas et je comprend que l'on puisse décliner mes offres ...mais là, il serait avoir une forte envie de suicide pour laisser une telle chose ainsi en éspèrant la guérir avec du simple vin, ou bien tu es juste sous l'emprise d'une fièvre?"[color=white]Elle afficha un sourire narquois pour elle même tout en buvant une gorgé.[color:10f3=silver:10f3]" Bref, il vaudrait mieux que tu t'en occupe sèrieusement ou bien se sera la maladie ou des personnages malhonnêtes qui s'en chargerons pour toi!...........
Enfin moi, ce que j'en dit....il n'est que de ton intelligence dont dépend ta survit, alors essais de l'utiliser."

C'est alors que le tavernier arriva en compagnie de deux belles assiettes richement rempli. Un régal même en ce lieu.
Mais Elen avait eu l'appetit coupé par cette femme et ne pouvait savourer un tel repas en compagnie d'elle. Elle se redressa alors et prenant son assiettes et ses affaires s'approcha d'elle pour lui parler à voix basse comme pour se moquer gentiment.

"Ce me serait dommage que de rendre mon savoureux repas que j'attend depuis fort longtemps, alors je te laisse seule avec ton os apparent , pratique si tu as encore un creux. Mais saches que tout sera pris sur mon compte alors ne te prive pas et mange....de la même manière tu sais que mon aide tient toujours...même si un service devra être rendu...Tu me comprend!
Je te souhaites alors de l'appetit bien malgré ta "chose", je ne serais pas loin ...dans l'ombre comme à mon habitude."

Elen se leva alors, tout en sachant qu'elle n'avait pas était d'une finesse des plus imposante mais il en était ainsi. Pourquoi se priver d'un si bon repas pour une fille refusant en plus son aide si difficile d'axé? Ce qui la faisait encore plus rire était qu'elle n'avait nullement besoin d'un service en retour et qu'elle avait juste par malice inventé cela, à son plus grand plaisir.
Elle alla alors au fond de la salle , là où à ses débuts elle s'était installée, tapit dans l'ombre ne mangeant pas et scrutant la salle.


*Mais que fait donc Shaïgan? Où diable est il?*

De plus elle ne se sentait pas le coeur à jouer encore longtemps avec cette femme, ne pensant sans cesse au retour de son compagnon...

(provenance : aux machins de taverne)

Shaigan erra un long moment dans les rues de Minas Tirith, puis il repèra enfin la monture d’Elen. Il entra dans la taverne et, lorsque ses yeux se furent accoutumés à la pénombre, repèra vers le fond de la pièce la jeune guerrière en train d’échanger quelques propos avec une autre femme, visiblement une mercenaire…

Puis Elen alla s’asseoir dans un recoin enténébré, et Shaiga la rejoignit rapidement. Il s’assit en face d’elle et, devant son regard inquisiteur, se contenta de tapoter son flanc, sous son manteau, ou la lourde bourse était dissimulée.

« Nous avons notre récompense, ma jolie. De quoi vivre un bon moment sans soucis. As-tu loué une chambre ? Je préfèrerai me trouver à l’abri d’indiscrets regards avant de sortir pareille somme »

Il bourra sa pipe puis, au bout d’un moment, en tira de précieuses bouffées.

Shaigan fut ravi de l’initiative de la jeune femme. Il la suivit aussitôt dans la chambre qu’elle avait réservée ; après que la serveuse lui eut apporté son repas, il sortit leur récompense. Puis il jeta bruyamment ses armes sur le sol de la chambre.

« Même à partager à deux, cela reste une sacrée somme ! », dit-il.

Sans plus de manière, il attaqua férocement son repas, tout en ne quittant pas des yeux sa compagne, qui affichait un air très satisfait d’elle-même ; son regard brillait d’ironie. Une fois rassasié, il se leva et s’étira, puis se dirigea vers la fenêtre. Du fait de la forme de la cité, la vue portait loin, et le fin ruban bleu de l’Anduin était parfaitement visible. Des petites tâches blanches ou colorées dérivaient au fil de l’eau, des navires venus de la haute mer. Une poignée de nostalgie enserra son cœur en songeant à l’océan. Puis ses pensées se tournèrent vers l’avenir, et une pointe d’inquiétude fouailla ses entrailles. Sans se retourner, il demanda, en essayant de garder le ton le plus neutre possible :

« Maintenant que tu es riche, que vas-tu faire ? Ou comptes tu aller ? »

Au fond de lui, il redoutait un peu sa réponse : il avait passé avec Elen de merveilleuses journées, et maintenant craignait que chacun ne parte de son coté. Pendant des années, il avait ainsi vécu, ne s’attachant à rien ni personne… Mais voilà, cette « gamine » avait surgi dans sa vie sans prévenir, et il se rendait compte que son existence serait bien plus morne si elle se décidait maintenant à poursuivre sa route seule…

après être arrivé dans la chambre, Shaïgan apprécia le repas qui lui fut amené. Elen remarqua avec plaisir le regard qu'il posait sur elle et se plut à en jouer. Elle affichait un sourire ravissant et des yeux devinrent encore plus ouverts et rêveurs en voyant les bourses jetées sur le lit. Elle en prit une alors dans ses et la lanca par de petits coups pour en vérifier le contenu et en imaginer la valeur exacte.
Shaïgan se leva et alla s'installer à la fenêtre mais Elen semblait bien trop absorbée par son butin qu'elle ne l'eu même pas remarqué.



« Maintenant que tu es riche, que vas-tu faire ? Ou comptes tu aller ? »


Elle avait été surprise, ne s'attendant pas à cela.

*Que veux tu dires?...alors c'est bien ca...*

Elle n'en croyait pas ses oreilles. Voulait il qu'elle s'en aille, du moins avait elle comprit cela.
Elle savait bien qu'il ne s'était pas attaché à lui comme elle l'avait fait, cela se voyait sur son visage ....neutre, sans aucune émotion.
Elle se leva, lui lui tournant le dos. Elle ne sentait plus cette envie de folie, cette joie qui fut alors éphémère.


"Et bien, j'avais cru comprendre que "nous" étions riche et que "nous" allions réfléchir alors aux actions à venir. Mais j'ai l'impréssion que certaines de tes paroles t'ont échappées.
ce n'est pas un réel étonnement tu me diras!"

Elle se retourna à son tour, trop énervée pour faire face à lui si il se retournait.
Une rage l'envahit alors. Comment avait elle put avoir l'espoir d'une reconnaissance à son égard? Il lui avait bien fait comprendre que les femmes étaient pour lui amusement et fantaisie....comment en était elle arrivée là, elle qui s'était jurée de ne jamais s'éprendre pour un être, elle venait de s'être fait prendre à son propre jeu. Elle serra son poins pour se contenir, pour ne pas se jeter sur lui et le frapper ...le frapper et certainement le tuer...cette tuerie qu'elle avait jadis ressentit aux tavernes qu'elle fréquentait, cette envie de tuerie pour une simple chose, un simple regard. Elle se retourna alors, faisant face à lui, lui qui commencait à réagir à ses dernière paroles, mais elle ne laissa pas le temps de répliquer, non , elle ne lui laissa pas cette chance.
Son regard emplit de larmes q'elle avait justement essuyée avec une grande discrétion.
Depuis sa rencontre avec lui, elle n'avait jamais tant pleuré. Cela lui faisait d'ailleurs peur...il fallait ce méfier de cela, ne pas céder à ces sentiments,.. qui n'amènent qu'à la ruine de soi-même.


"Vois tu, cela me fait bien rire...Je me croyais bien moins naïve que les autres,et je me rend compte que je le suis bien plus pour avoir pensée cela.
Tu aurais pu au moins par pure honnêteté avouer clairement que mon départ était désiré...cela aurait était plus digne de toi et plus représentatif du vrai "crevard" que tu es."

Ne trouvant plus les mots, et se sentant bien trop mal en le regardant , elle détourna son regard de celui ci et s'approcha de ses affaires comme pour se préparer. On sentait de la haine à l'égard de tout ce qu'elle touchait ou frôlait.

La violente réaction d’Elen prit Shaigan au dépourvu ; si il lui était déjà arrivé d’avoir à régler des conflits sur le pont d’un navire pirate, il s’agissait en général de départager deux soudards concernant un butin ou l’issue d’une partie de dés… Problèmes qu’il avait pris l’habitude de résoudre violemment.

En matière amoureuse, Shaigan était novice ; le tempérament bouillant de sa compagne, s’il était source d’émerveillement, le plongeait parfois également dans une grande perplexité, comme en cet instant. Il avait envie d’aller courir vers elle, de la prendre par l’épaule pour l’obliger à sa retourner, et faire taire tout son délire verbal de « bonne femme » en écrasant ses lèvres sur les siennes. Alors qu’il esquissait un mouvement dans sa direction, il lut dans le regard de la jeune guerrière une étincelle meurtrière.

Shaigan avait connu trop de combats pour ne pas reconnaître ce regard. Il ne souhaitait pas affronter Elen ; pas de cette manière. Il était persuadé que celle-ci, quoique étant fort capable, ne survivrait pas à un échange de coups d’épées avec lui ; et la dernière des choses dont il avait envie était de contempler son visage sans vie.

Aussi resta t-il près de la fenêtre, tandis qu’Elen rassemblait ses affaires en tremblant de rage. Lui-même ne savait que penser de ses émotions : il ressentait une profonde douleur devant le départ de la jeune femme, mais en même temps éprouvait une certaine colère devant son attitude. Elle ne lui avait pas laissé la moindre chance de s’expliquer, de lui révéler ce qu’il éprouvait réellement pour elle, le noyant sous un flot de paroles rageuses. Et maintenant que le silence s’était instauré brièvement entre eux, son orgueil l’empêchait de le briser… Il ne pouvait s’imaginer courant derrière la jeune femme pour la supplier de rester. Son visage, qui n’avait montré aucune émotion malgré le tourbillon des sentiments sous son crâne, devint plus froid encore, tandis que Shaigan affermissait sa résolution.

Alors que Elen finissait de rassembler ses affaires, il s’approcha du lit et ramassa la moitié de la somme d’argent, ainsi que ses armes. Un pli ironique et féroce se dessina sur ses lèvres, tandis qu’il songeait avec quelque amertume qu’il ne lui fallait pas autant de temps que la jeune femme pour déguerpir comme un voleur.

Il ouvrit la porte et, sur le seuil se retourna, fixant la jeune femme. Ses yeux étaient froids, inexpressifs. Sa réplique fut cinglante et cruelle :

« Je ne veux pas te dépouiller de ta chambre, ma jolie, je m’en vais donc. Merci pour l’amitié de tes cuisses, la belle ! La somme qui reste sur ton lit te permettra de trouver rapidement un autre étalon, sans doute moins rétif ! ».

Et il la laissa plantée là, sans même regarder l’effet de ses paroles sur son expression. Il descendit les marches quatre à quatre, presque en fuyant, et jaillit dans la rue. Là, il s’enveloppa de son manteau rapiécé, huma le vent comme un animal incertain de la direction à suivre, et s’enfonça dans la foule.

Sidéré, sidéré fut la réaction d'Elen. Elle resta alors devant la porte ouverte par laquelle s'était enfui Shaïgan. Car il s'était, face à elle, enfui, en tout cas l'était il pour elle.
Elle resta là, le regardant partir, regardant son ombre s'effacer . Aucune réaction ne lui vient alors sur le moment, telle une statue figée par la lave.
De plus de s'être défilé de cette manière, il avait osé lui parler telle une de ses catins. Mais elle n'en était pas une, et l'idée de ce doute qui pouvait avoir eu lieu en lui , lui fit bouilir le sang.
Que croyait il en lui rappelant de ne pas oublier la somme sur le lit? Que c'était la récompense de "l'amitié de ses cuisses"!
Après un temps de réflexion elle alla vers la fenêtre et s'y pencha. Elle vit alors celui pour qui elle avait cru à des sentiments réciproques...belle tromperie. Et, tel un éclaire, une impulsion jaillie alors à ce moment en elle.
S'approchant donc du lit à toute vitesse, elle prit la bourse qui lui était du ainsi que ses affaires. Elle dévala les marches dans un tel bouquant qu'arrivée en bas de celles ci toute la salle la dévisagea et l'on aurait alors pu à ce moment précis entendre le souffle de sa colère. Scrutant la totalité des personnes ici présentes, dans un regard propre à elle emplit de cette déception continuelle du temps et des gens, elle défila à grande allure la salle jusqu'à sa porte de sortie. L'ouvrant ainsi à l'aide d'un grand coup d'épaule, elle se retourna au même moment et fixa le tavernier, tout en lui parlant d'un ton pressé et de manière assez forte pour que l'ensemble de la taverne su de quoi il en advenait.


"...Ma chambre n'est pas libre et qu'une seule personne ose y approcher, je l'étranglerais par ses propres boyaux!...."Se retournant comme pour sortir elle recula d'un pas et repassa la tête à travers la porte tel un oubli commis. " ...Si elle reste vide plus de 3 heures, offre la alors à la demoiselle , ...elle sera se reconnaitre et toi aussi!..Mais je n'accepterais que elle! Saches le et ne te moques pas de moi...qui diable sait ce qu'il adviendrait..."Elle sortit enfin entièrement de la salle, et de la porte à demie ouverte vola une pièce d'or que le tavernier rattrapa avec surprise.

Elle passa alors devant son étalon, ne le voyant même pas, l'oubliant l'espace d'un temps, ....trop pressée, elle marchait d'un pas plus que décidé. Cherchant dans la foule la silhouette de cet homme. De cet homme pour qui elle avait ...elle avait....
Son pas se calma et ne le voyant pas , elle commenca alors à se demander comment elle avait put être ce qu'elle avait toujours fui. Comment avait elle put le laisser partir ...pourquoi était il partit?
Cette question touchait tant son coeur que sa dignité.
Pourquoi ne l'avait elle pas arreté et, ne serais se que embrassé, empéché de la quitter? Mais pourquoi ne l'avait elle pas giflé et n'avait elle pas répliqué à ses paroles injurieuses?
Son coeur était gros mais aucunes larmes ne vinrent alors, elle était trop décu pour pleurer mais trop triste pour ne pas s'en soucier.
C'est alors qu'elle vit, là, tout près d'elle, parmi les passants et mendiants, un homme vêtu d'un manteau similaire à celui pour qui elle avait rougie, rougie d'un premier amour. Elle bouscula alors les gens autour de elle, les dégageant à l'aide de ses bras. Ne se laissant pas faire ces personnes l'insultèrent, mais que pouvaient elles donc avoir comme impacte sur elle? Aucun, elle était noyé dans ce manteau navrant, imaginant le visage de Shaïgan derrière celui ci, et tant bien même n'aurait il pas été celui qu'elle cherchait, une bagarre de plus ou de moins ne l'aurait certainement pas dérangé.
Empoignant l'homme par l'épaule d'une main de fer, elle le retourna dans un mouvement brusque.
Ses yeux se retrouvèrent fixé dans ceux de Shaïgan. Sa déduction ne l'avait pas trompé, c'était bien lui, aussi beau, cette beauté qui la troublé, cette beauté qui la perdit.
Elle sortit la bourse qu'elle avait alors mis dans sa chemise, ne l'ayant pas lâché, les bras croisés sur elle, tout le long de sa recherche, et sans que son regard ne soit détourné de ses yeux , elle le la lui donna , et par la même occasion un poing, dans celui que tenait la bourse, dans le torse.

"....Ce n'est pas pour cela que j'ai fait toutes ces choses, je ne suis pas au contraire de tes dernières aventures une catins...Ca fait tache pour une personne de ton envergure, de se tromper sur ces choses !...Et tu as oublié "ta" chambre à l'auberge..Tiens je te la laisse!
Ah et puis tu as oublié ca!"

C'est alors qu'elle lui donna une grande gifle sur la joue gauche, une gifle bruyante, claquante, mais non bourrine et violente. Elle le fut juste assez pour montrer sa colère mais assez peu pour lui montrer son regret.
Elle savait qu'il n'était pas intelligent de se retrouver face à lui après un tel geste, et c'est pour cela qu'elle n'attendit pas sa réaction pour continuer sur sa lancé, sur son idée.

"...ainsi que ca!"

Et elle pris entre ses deux mains le doux visage de Shaïgan, touchant de ses doigts gelés sa peau, la faisant frissonner et lui donna un tendre baiser, bien plus tendre que les autres, aussi tendre qu'un tout dernier baiser que l'on ne voudrait arreter. Elle enleva ses lèvres de siennes par un mouvement calme de la tête, et par un dernier regard emplit de chagrin et de regret, elle se détourna de lui sans un mots, faisant de nouveaux face à la foule , et commenca à revenir sur ses pas.

Shaigan s’était avancé dans la foule, s’efforçant de chasser hors de son esprit toute pensée ayant trait à Elen… Chose qu’il ne parvint pas à faire, car le visage de la belle hantait ses yeux, et la sensation de sa peau douce semblait lui coller à la peau. Aussi fut-il surpris par l’apparition de la jeune femme, se demandant un instant si ses pensées avaient pris chair…

Mais la gifle qu’elle lui asséna, suivie d’un baiser inoubliable, lui confirmèrent que la dame qui occupait ses pensées se trouvait bien là, en chair et en os, devant lui… Il n’eut pas le temps d’esquisser un mouvement, que déjà la belle lui tournait les talons.

Sans y penser, il la retint par le bras, grognant entre ses dents :

« J’ai pour habitude de toujours respecter un contrat, Elen ! Je ne prendrais que la moitié de la somme ; si tu veux te débarrasser de ta part, fais en œuvre de charité ! »

Sa voix était ironique, mais l’expression de son visage montrait la colère qui bouillait en lui. Lui, qui d’habitude se targuait de pouvoir garder le calme dans la pire des tourmentes, était en train de perdre ses moyens.

Il desserra de force le poing de la guerrière, et l’obligea à reprendre sa bourse. Puis, d’une voix qui ressemblait plus à un râle qu’à autre chose, il ajouta :

« Bien peu peuvent se targuer de m’avoir ainsi parlé et être toujours en vie »

Il tremblait de rage et de passion contenue, et poursuivit :

« Je te laisse le choix : un duel à mort ou… ou tu deviens ma compagne ! »

Il la plaqua violemment contre lui et l’embrassa férocement, conscient de la garde de l’épée d’Elen qui lui rentrait dans le ventre, comme une promesse de mort. Il ferma les yeux.

« Si la mort doit venir », songea t-il, « autant que se soit de la main de cette femme »

Curieusement, cette pensée était réconfortante, comme si ses vieilles amantes, la Guerre et la Mort, s’apprêtaient à l’embrasser une dernière fois.

Elen savait que ses actes ne seraient alors pas sans répercutions. Elle avait appris à force de voir , et à force d'expérience, qu'il n'était pas de la plus sage des décisions de se frotter de cette manière à un homme n'ayant que pour seule foi la guerre et son coup de sang. Mais elle n'aurait pu le laisser partir, une envie bien trop forte avait donc laissé place à des sentiments. Elle se sentait terrifiée à la simple idée de la naissance de ces sentiments.

Repartant dans la direction opposée à Shaïgan, elle sentit une main l'agripper. Aucun étonnement. Elle le savait. Elle savait qu'il s'agissait de lui, et cet instant qui avait durée une fraction de seconde paru durée des heures. Des heures, car la peur l'avait envahit à l'idée qu'il ne la retiendrait pas, la laissant partir, montrant la faible importance qu'elle aurait sur lui. Des heures pour avoir sentit sur elle le simple contacte de sa main. Des heures pour imaginer ce qui l'attendait...Ce pourrait il que la mort la fauche grâce à la main de l'amour?
Ses yeux se fermèrent comme pour vivre ces heures avec le plus de plaisir, pour ressentir le mieux possible cette adrénaline qui l'envahissait.

La mort, où était elle à part dans l'air? Elle n'était que l'inverse de ce qu'elle avait pu penser. Car après que Shaïgan ne l'ait violemment prise, elle tenant son couteau contre son ventre, c'était bien vers lui que la mort se tournait.

Que se passait il? Il choisirait donc la mort si celle ci voulait bien lui offrir. Une mort donc par amour? Par folie? ...Mais pour quoi, donc?....Elle n'en revenait pas et était complètement sous son influence, ne pouvant réagir.
Son baiser avait était des plus sincère, appuyant l'idée qu'il lui avait fait passer juste avant par sa dernière phrase . Une phrase si large et pourtant trop précise.

Elle recouvrit ses mains sur celles à Shaïgan qui empoignaient en même temps le poignard. Elle retourna donc l'arme vers elle , se retrouvant dans la situation inverse de départ. Reculant sa tête pour arrêter ce baiser qu'elle n'aurait jamais voulu éteindre, elle le regarda avec le plus honnête des regards. Honnête pour être emplit de peur, d'inquiétude mais aussi de détermination, et surtout de ce sentiment qu'elle n'osait nommer.


" Tu m'as tué rien qu'en ayant vu pour la première fois ta silhouette. Je suis déjà morte ...morte pour avoir eu ce sentiment à ton égard, alors si un de nous deux doit voir son corps à son tour mourir, alors tus le! Tus moi!...Et si toi non plus tu ne peux pas, comme je ne l'ai pas pu, alors tout est dit!....J'ai trop changé pour ne pas m'en rendre compte, j'ai beaucoup trop changé à cause ou grâce à toi. S'agit il d'une mauvaise chose? M'apportera t elle que plus de faiblesse?...Peu m'importe désormais, il est là, ce sentiment, trop présent , trop profond, pour pouvoir disparaître...."

Elen était abusée par ses propres sentiments, se laissant prendre par l'émotion, dévoilant des choses qu'elle même ignoré. Elle s'était alors rendu compte qu'elle avait avoué bien trop, beaucoup trop, elle avait dévoilé ce qui pourrait lui coûter son respect, sa dignité, sa réputation...Mais à quoi bon s'en soucier, vu que cela avait été dit et qu'il n'était en aucun moyen possible de revenir sur ses paroles.
Détruite par ses pensés, elle était à la fois comme droguée par celles ci, droguée par ces sentiments...

"Qu'as tu fait de moi? Je ne me reconnais même plus!"


Son regard ne pouvait se détacher du sien, et d'une guerriere au caractère de feu l'on pouvait voir apparaitre la faiblesse et la souffrance d'une simple femme trop déchirée par son esprit.

Gurdil lessivé par ce pénible voyage est fier d'entrer dans la taverne, et d'après les informations qu'à donner le forgeron, les fameux guerriers que Gurdil cherche devraient revenir à la taverne ! Le Maître-nain va devoir user de sa patience :

"Ola l'aubergiste, une bière des sables ! Par le marteau de Moradïn, j'ai le gosier aussi vide que le cerveau d'un gobelin !"

Sur ces mots, Gurdil s'asseya afin de se reposer ! Sa panoplie de haches lui faisaient atrocement mal au dos après avoir couru pendant de longues heures. Notre ami avait hâte de rencontrer les fameux guerriers. Gurdil avait le plus grand respect pour ces personnes sans doute les plus loyales envers les nains, une alliance existait entre les hommes et les nains, Gurdil ne l'avait pas oublié...

Shaigan regarda la jeune femme dans les yeux, et dans ce regard il lut sa propre défaite. Toute son existence, il avait eu pour principe de pratiquer le détachement vis-à-vis des choses et des êtres, sachant qu’un jour la Mort viendrait le saisir. Et ne craignant pas la Mort, il s’était cru quelque peu invulnérable…

Mais cette femme avait surgi dans sa vie, bousculant tous ses principes, et il se rendait compte du geste qu’il venait d’accomplir : il avait totalement perdu son sang-froid dont il tirait sa fierté, et avait en même temps perdu sa liberté. Il était devenu l’esclave de ses passions qui le faisaient trembler en ce moment même.

Shaigan était un guerrier expérimenté, et il savait reconnaître quand venait l’heure de la défaite ; et il avait été défait non par un adversaire colossal, mais par cette jeune femme dont le regard l’avait asservi comme quelque misérable esclave… Il suffisait qu’elle lui ordonne, se rendait-il compte, et il mettrait fin à sa vie… Quelle était cette folie ?

Les paroles d’Elen firent écho à ses propres pensées. Admettant sa défaite, il balaya ses sentiments introspectifs : puisqu’il était vaincu, inutile de se torturer.

Il saisit Elen dans ses bras et la souleva, la portant vers l’auberge en ignorant superbement les regards amusés des passants.

« Tout est dit, Elen. Je suis tien, tu m’as vaincu ! Allons fêter dignement cette victoire, profite de ton butin comme je compte profiter du mien ! »

D’un coup de pied, il ouvrit la porte de l’auberge, toujours tenant dans ses bras la guerrière, s’enivrant de son odeur. Il se dirigea vers la chambre, maintenant que son Destin lui semblait scellé…

Les choses n’étant jamais aussi simples que dans les contes de fées, une rude voix provenant approximativement d’un point situé à la hauteur de son nombril s’exclama :

"Ola l'aubergiste, une bière des sables ! Par le marteau de Moradïn, j'ai le gosier aussi vide que le cerveau d'un gobelin !"

Un nain ! Pourquoi diable ce petit guerrier le fixait-il en cet instant ? Se pouvait-il que se soit le parent d’un guerrier qu’il avait tué des années plus tôt, lors du sac de cette forge d’où il avait tiré si grand profit ?

Dans cette position, il aurait le plus grand mal à tirer l’épée

Gurdil, plus étonné qu'autre chose regarde pendant un moment les dex personnes dont l'une soulevait l'autre... Il était àla fois plongé dans l'étonnement et à la fois dans sa mémoire afin d'essayer d'identifier les deux personnages :

"Oh oh ! Je vois que certains ne se soucient guère des apparences ! Allons, pas de sous-entendu ! A en voir votre équipement et vos bras musclés, vous êtes des guerriers, de braves guerriers et si ma mémoire fonctionne bien, j'ai l'honneur de parler à Shaïgan en personne et à une jolie hirondelle tout à fait succulente ! Permettez-moi de vous saluer dignement. Je vous attendais... Le forgeron avait raison, vous êtes revenus à la taverne !"
Gurdil se résistait plus, il lâcha un petit sourire qu'il récupéra en cligiant d'un oeil à Shaïgan :

"Eh bien, je crois que je vais vous attendre à une table ! La sagesse m'impose de patienter une nouvelle fois ! Ne vous souciez pas de moi, le voyage a été assoiffant, il me reste encore une bourse de cuir entière à dépenser ! Je vous attends ici ! A tout à l'heure ! Non, ne me dîtes rien ! Nous parlerons et ferons connaissance tout à l'heure !"

Gurdil était fier d'être tombé sur les personnes qu'il recherchait ! A croire que le forgeron s'était trompé... Gurdil sans attendre qu'une des deux personnes parle, prend la choppe mousseuse de la main de l'aubergiste enraciné dans le plancher poussièreux et alla s'sseoir à une table. Il posa son sac et ses hâches sur une chaise à côté de lui et sirota sa bière d'un air innocent, les personnes en firent autant, ils reprenèrent leurs discussions interminables et afin de réveiller l'aubergiste, ce dernier se prit un tabouret sur la tête de la part d'un homme de forte corpulence...