Aux "Machins de Tavernes"

Aux « Machins de Tavernes » était l’une de ces tavernes aux allures médiocres, qui voyait se cotoyer toutes sortes de gens de passages : marins entre deux bordées, soldats ivres, voleurs, mercenaires désargentés… Shaigan appartenait à cette dernière catégorie. Cela faisait une semaine qu’il était arrivé à Minas Tirith, dans l’espoir de trouver un contrat. Il avait eu vent qu’une nouvelle fois, comme cela se produisait régulièrement depuis les trente dernières années, des troubles avaient éclaté dans le Harondor. Il en avait donc déduit qu’il trouverait facilement un employeur, mais s’était trompé sur ce dernier point.

Il promena son regard une nouvelle fois sur la salle : comme tous les bâtiments de Minas Tirith, la taverne était construite dans de la pierre blanche, ce qui avait valu son nom à la cité. Des torches éclairaient la salle qui sinon aurait été bien sombre. Des exclamations bruyantes provenaient d’un coin de la salle ou étaient organisés des bras de fers. A coté de Shaigan, quatre joueurs, sans doute des soldats, misaient leur solde sur une partie de dés. Un semi-homme prenait des paris sur son habileté au lancer de couteau ; Shaigan devait admettre qu’il avait rarement vu un aussi bon tireur.

Il sortit sa pipe de bruyère et l’alluma avec un peu d’herbe à pipe de la Comté… Une habitude qu’il avait contracté tout récemment. Il aimait fumer dans les moments de désoeuvrement. Il était vautré dans un recoin sombre de la taverne, à proximité d’une fenêtre… Dans des leiux comme celui-ci, il aimait savoir à proximité l’existence d’une issue en cas de pépin. Car cette taverne était le principal lieu de rencontre des gens de la pègre, au nez et à la barbe des soldats de la Garde. Et les rixes étaient monnaies fréquentes en ce lieu ! Son arc reposait dans un étui en cuir, derrière lui, et la corde tressée était soigneusement rangée et huilée. Son carquois était appuyé tout contre l’arc, et la bandoulière de sa lourde épée était négligemment passée sur le dossier de sa chaise. Son sac à dos contenait sa vieille cotte de mailles… Il aurait dû depuis longtemps en changer, mais voilà, les finances n’étaient pas au rendez-vous. Il était vêtu d’une tunique noire à l’aspect usé. Ses longs cheveux noirs étaient en bataille, son visage mal rasé. Chaque fois que quelqu’un s’était approché de sa table, il lui avait jeté un tel regard que le bonhomme était parti sans demander son reste. Quelques chopes de bière trainaient sur la table, signe d’un désoeuvrement qui remontait à plusieurs heures…

Shaigan termina sa pipe. Il tapota sa bourse qui rendit un son vide… Il était arrivé au bout de ses finances ! Il passa son épée dans le dos, ramassa son sac à dos et son arc, et quitta la taverne. Minas tirith n’était pas le genre de ville ou on pouvait dormir dans la rue sans se faire embêter par la Garde, d’après ce qu’il avait pu en juger. Il allait donc quitter cette cité. En sortant, il remarqua dans une avenue voisine un attroupement. N’ayant rien de mieux à faire, il se dirigea
Vers la place du marché

(provenance: auberge "au bon temps")

Shaigan et "Toluine" arrivèrent devant un bâtiment assez mal entretenu. De l'extérieur, rien n'indiquait qu'il s'agissait d'une taverne.

Shaigan se tourna vers la belle guerrière:

"Chère Toluine, bien que j'apprécie au plus haut point votre compagnie et votre charmant minois, j'aimerai éviter de passer le reste de ma soirée à me battre contre des ivrognes", dit-il avec un demi-sourire, ce qui chez lui marquait l'ironie.

Il fixa son regard dans celui de la guerrière. Décidemment, ses yeux gris à la couleur si changeante allaient lui faire perdre la tête! Il reprit après une courte pause:

"Disons que dans ce lieu, les gens sont prêts à se disputer un butin dont la propriété n'est pas clairement établie. Mais il existe certaines lois non écrites qui font qu'un tel butin pourra reposer en paix, si quelqu'un revendique clairement sa possession et paraît assez fort pour l'assumer"

Son sourire s'élargit:

"Si nous voulons être tranquilles, il faudrait que je passe mon bras sur votre taille en entrant ici. Mais je préfère vous demander, je n'ai pas vraiment envie que vous me brisiez quelques cotes ou une rotule pour châtier mon outrecuidance"

Shaigan commençait à prendre vraiment plaisir à ce petit jeu.

Par la fenêtre, les deux compagnons popuvaient voir une salle à l'atmosphère enfumée. Il y avait là deux hommes engagés dans un terrible bras de fer. Des marins étaient assemblés autour d'eux et pariaient sur l'issu du combat. D'une table ou des joueurs de dés, à demi-ivres, misaient des pièces d'or, fusaient des exclamations. Près du bar, une demi-douzaine de catins, aux visages peinturluré de couleurs criardes, lorgnaient les différents occupants de la pièce, cherchant à évaluer le poids de leurs finances.

Mais ce qui avait décidé Shaigan à venir ici, était l'existence, tout autour de la salle principale, de petites alcôves. Elles étaient fermées par de lourds rideaux noirs, et servaient en général à traiter en privé de toutes sortes de transactions et tractations illégales. C'était tout à fait ce qu'il recherchait pour pouvoir terminer la soirée en paix.

Mais il y avait également ce vieux démon qui s'était réveillé en lui. Le sentiment de danger qui émanait de la belle l'excitait, et la vision que "Toluine" avait évoqué dans son esprit en parlant de danse tendait à lui faire perdre toute prudence.

Jetant un coup d'oeil vers le bustier de la belle guerrière, il se dit qu'après tout un combat au couteau ne serait pas cher payé pour la voir danser.

Elen s'était donc laissé entrainer par Shaïgan vers une auberge des plus mal fréquentée, mais cela ne la dérangait pas vraiment. Dans le passé ce genre d'auberge était sa deuxième maison, et elle s'amusait fort bien à regarder ses hommes se bagarer pour toutes choses, des plus importantes aux plus inutiles.
Elle rigola à la réplique de Shaïgan. elle trouvait sa ruse bien faite, dire qu'un danger était possible pour elle et que juste pour lui éviter des dommages il devait la prendre par la taille. C'était pour elle une manière qu'il avait trouver pour approcher au plus près d'elle, mais cela lui était plutôt flateur et elle ne trouvait pas de mal à cela.

"Mais dites moi, c'est pour vous sentir plus proche de mon corset ou pour réelement me protéger que vous vous sentez obligé de me prendre par la taille? Mais par précaution je préfère suivre votre intuition...Mais juste par précaution."

Elle rigola après cela. Elle était si soulagée que Shaïgan ne soit pas déssu de l'atitude qu'elle avait eu à l'auberge et que leur avait valu une sortie des mions agréable.
Mais il ne semblait vraiment pas dérangé par cela , et peu être était ce même le contraire. Du moins Shaïgan ne changait toujours pas de regard sur elle, toujours avec se regard qui ne saurait lui déplaire.

Shaigan était plus que satisfait de la tournure des évènements. Le petit rire de belle trouvait un écho en lui, qui était d'habitude le seul interlocuteur de ses propres pensées. Avoir un compagnon de route ne l'avait jamais tenté, et encore moins faire équipe avec quelqu'un. Il était par nature individualiste, n'accordant que difficilement sa confiance. Mais cette petite était dotée d'un physique plus qu'avenant, semblait être une guerrière capable, et son tempéramment orageux ne faisait qu'ajouter à sa valeur aux yeux de l'archer.

A la question de la guerrière, Shaigan répondit:

"A vrai dire, je pense que vous n'avez nullement besoin de protection, ma chère, vos mains sont celles de quelqu'un qui sait manier une épée. Je songeais plutôt à ma propre tranquilité en proposant cela. C'est moi que l'on cherchera à défier, pas vous".

Sa bouche prit un pli ironique, sa dérision dirigée vers lui-même.

"Mais pour être tout à fait honnête, je comptais joindre l'utile à l'agréable".

En disant cela, Il se rapprocha de la jeune femme, sans quitter son ton et son sourire ironique.

"Madame", dit-il sur un ton faussement cérémonieux, et il enroula son bras autour de la taille de la jeune femme. Il pouvait sentir contre la peau de son bras nu le cuir de son corset. La finesse de la taille de la jeune femme contrastait avec ses épaules musclées, signe évident de sa maîtrise de l'épée... La guerrière était plus petite que Shaigan et son regard se perdit un instant dans l'abondante chevelure qui drapait les épaules de la plus agréable et élégante façon.

Il réfréna une envie soudaine de presser son corps contre le sien, de sentir contre lui chaque centimètre de son corps. Shaigan était quelqu'un d'assez pragmatique; d'habitude, quand il éprouvait de l'attirance physique pour une femme, il se payait ces services.

Mais peut-être parce que celle-ci faisait preuve d'esprit et de caractère, et qu'elle semblait être l'incarnation de son éternelle et avide Amante, la Guerre, il se rendit compte qu'il la désirait plus qu'aucune autre femme qu'il avait rencontré auparavant. Soudain rendu confus par cette constatation, car il se targuait d'être toujours son propre maître, il reprit son sérieux et entraîna la jeune femme à l'intérieur.

Quelques clients levèrent la tête à leur entrée; la plupart détaillèrent avec insistance la belle au bras de Shaigan. Les catins la dévisageaient également, une moue vulgaire sur le visage. Elles savaient que tant que cette inconnue resterait dans les parages, leurs gains seraient moins importants, car elles souffriraient de la comparaison.

Shaigan se dirigea vers une alcôve vide. Il y'avait une petite table basse et deux chaises se faisant face. Il tira l'épais rideau noir derrière eux, les isolant du reste de la salle; il savait qu'ainsi très peu de clients se risqueraient à braver la "tradition" qui consistait à laisser chacun traiter de ses affaires dans le calme. Se seraient-ils attablés dans la salle commune, que les choses auraient été différentes.

Peu de temps après, une serveuse d'une quarantaine d'années, aux allures de maquerelle sur le retour, se glissa dans l'alcôve:

"Alors Shaigan-sans-merci, tu ne dors pas avec moi ce soir?". Elle eut un chaud rire de gorge, et jeta un coup d'oeil à la jeune femme, et reprit:

"Remarque, je te comprend, mon joli. Alors, qu'est-ce que ce sera?"

D'autres hommes auraient éprouvé de la gêne en pareille circonstance, mais ce n'était pas le cas de Shaigan. Son existence était ainsi faite, une existence de mercenaire vagabond. Et d'après ce qu'il avait pu voir, la petite n'avait pas l'air née de la dernière pluie... Elle lui avait d'ailleurs confiée qu'elle avait pas mal trainé elle même dans les tavernes, en "compagnie d'hommes qui lui avaient tout appris".

"Donne nous ton meilleur vin, et le meilleur repas qui soit possible dans ce trou à rats!", dit-il, et il jeta une pièce qu'elle attrappa au vol.

La serveuse partie, Shaigan se tourna de nouveau vers la belle.

"j'avoue être impatient d'apprendre ces choses que vous vouliez me révéler!"

Shaigan haussa un sourcil à la révélation de la jeune guerrière. Puis il prit la parole.

"Un nom n'est qu'un nom, je ne vois pas pourquoi je me vexerai pour si peu. Que l'on me nomme Shaigan, ou Shaigan-sans-merci, ou je ne sais quel autre sobriquet, ne change rien à qui je suis!"

La serveuse le ur apporta le vin et le repas. Shaigan servit une copieuse coupe à sa compagne, puis se servit lui même. Il leva sa coupe:

"A votre santé, Elen, et à notre fortune!"

Il but une gorgée, puis reprit.

"Je préfère Elen. C'est un nom qui vous va assez bien. J'ai eu un navire qui portait le même nom, autrefois. Cela veut dire étoile, je crois, dans la langue des elfes. On va dire que vous êtes ma bonne étoile, ma chère!"

Et il plongea de nouveau son regard dans celui d'Elen; ses yeux étaient comme deux océans de brumes dissimulant ses pensées.

"A la santé, et a notre fortune!"

Il ne fallait point parler fort au risque d'alèrter de mauvaises personnes en dehors du rideau, c'est pour cela que ses paroles furent douce mais décidées!

"Et vous avez vu juste, mon nom signifie étoile qui brille, enfin je le pense, l'on me l'a dit il y a bien longtemps. Charmant n'èsse pas?"

Elle pris alors son verre et but à son tour. Le repas n'était pas fameux mais suffisant pour remplire son ventre.
Elle se posait de nombreuses questions au sujet de Shaïgan qui était tant bien que mal un inconnu, cela ne fesait que quelques heures qui se connaisaient. Et pourtant il lui semblait si proche, comme si leur pensées étaient jumelles avec pour même objectifs. Si seulement ce n'était pas un de ces hommes qui n'on que de nombreux buts malsains à son égard. Elle espèrait cela mais se méfier tout de même, les hommes ne lui ayant jamais donnés la chance d'en voire le contraire.
Mais elle ne voulait penser à cela, le moment était si agréable qu'il ne fallait le gacher par quelques pensées semblables.
Il était si prévennant avec elle, ainsi que respèctueux et avenant, cela étant assez rare de nos jours.
Elle posa ses couverts sur la table et repris la posture qu'elle avait eu auparavant dans l'ancienne auberge.

"Mais dites moi, je ne dois pas être la seul à avoir de petits secrets que j'aurais hormis de dire?"

Elle attendit sa réponse en plongeant son regard dans le sien à l'attente d'une réponse qui l'emplit de curiosité!

Shaigan but une nouvelle gorgée, puis commença le repas. N'étant point habitué à festoyer du fait de sa vie errante, la nourriture lui paraissait meilleure que ce qu'il avait été parfois contraint d'ingurgiter pour assurer sa survie.

Il s'adossa contre la chaise, son air redevenu tout à fait sérieux, presque maussade.

"Il n'y a pas grand chose à dire de ma vie. J'ai été un corsaire, ou j'ai écumé sur toute la Belegaer, avant qu'un rival ne coule mon navire et ne mette un terme précoce à ma carrière. Depuis, je suis mercenaire, je loue mon arc et mon épée au plus offrant. J'ai arpenté la plupart des contrées du sud et de l'est, et donné la mort à tant d'hommes que je ne peux m'en souvenir"

D'un air indifférent, il but une nouvelle rasade.

"La guerre est comme une mère et une amante pour moi, terrible et cruelle, mais elle m'a permi de m'élever au dessus de ma condition d'esclave".

Cela faisait tout drôle à Shaigan de parler de son passé. Pour la première fois, il se confiait à quelqu'un. Et il songeait à cet instant que son sobriquet de "sans-merci", dont il était fier d'habitude, n'avait rien de glorieux.

Shaigan resta un moment plongé dans ses pensées... A ce fameux pirate qui avait coulé son navire... A la mort ricanante qu'il avait souvent contemplé dans les yeux, dansant une danse macabre, l'embrassant sans cesse et revenant toujours dans ce balet infernal. C'était pour lui une drogue: il ne se sentait vivant que lorsqu'il était sur le point de perdre la vie.

Et pour la première fois de son existence, il ressentait la même ivresse, alors qu'il était paisiblement assis face à une superbe jeune femme.

Son regard s'était perdu dans le vague, et il n'avait pu remarquer l'émoi de Elen. Ses paroles le tirèrent de sa rêverie.

"La Terre Noire? Non, je n'y suis jamais allé. D'après ce que j'ai entendu dire, il n'y là-bas que des orcs et des cendres. En tout cas personne pour engager un mercenaire".

D'un trait, il vida son verre, puis reprit la parole:

"J'avoue que la question qui me taraude le plus l'esprit en ce moment, est de savoir ce que vous valez une lame dans les mains", dit-il avec un sourire.

"J'ai l'intuition que vous êtres une redoutable combattante; pourtant je n'ai jamais combattu aux coté d'une femme".

Il pointa de son index l'épée d'Elen:

"C'est une belle lame. De l'acier nain?"

Il avait volontairement dévié le sujet de la conversation sur un registre moins personnel. Bien qu'aucun signe extérieur ne l'indique, il était profondémment troublé par les sentiments que fisait naître en lui la guerrière.

Elle voyait bien que sa vie personnel n'était pour l'instant pas à mettre sur le sujet de la conversation. Elle écouta alors l'homme parler des armes On aurait dit qu'il parlait de femmes, ses femmes troublantes dont il était passioné, mais ce n'étaeit pas le cas. Il leur vouait un culte à elles seules et cela se voyait dans son regard, sur son visage et sur son intonation au niveau de la voix.
Mais elle revenit à la question qui lui fut posée...et ne trouva pas grand chose à dire. Il n'était point de grande aventures auquelles elle avait fait partie, et ses nombreuses babioles venaient dont ne sait où, offert à celle-ci.

"Je ne vous mentirais pas en disant que je n'en ais aucune idée! Elle m'a été offerte comme bon nombres de choses présentes sur moi. Mais vous qui vous y connaissez que pouvez vous m'en dire?"

Elle attendait avec impatience sa réponse, comme un conte que l'on aime écouter près d'un feu. Mais là s'en était différant, non point que l'histoire n'était pas asez intéraissante mais elle capturait plus son regard que ses paroles, cela ne pouvant le controler.
Elle ne toucha plus à son assiette durant toute la soirée, l'ayant même oubliée. Il lui arrivait de prendre quelques gorgées, mais c'était juste pour hydrater sers lèvres.
Elle ne savait plus si elle avait chaus ou froid, s'il était tard ou assez tôt, aucune notion ne lui était connues se laissant bercer par ses histoires ou même paroles.

Shaigan se leva et dégaina d'un geste souple la lame. L'équilibre de la lame était parfait. Il y avait de nombreuses rayures sur cette lame, mais point d'entailles; c'était là le signe que l'épée avait connu de nombreux combats, mais que portant elle avait su conserver son tranchant.

"C'est une épée large, la forme de la lame indique un style arnorien. Mais comme il s'agit d'acier nain, je dirais qu'il s'aguit d'une commande. Seul quelqu'un d'extrêmement riche a pu commander une telle lame, et comme il n'y a aucune ornementation superflue, je dirais qu'il était également un véritable guerrier"

Il rengaina la lame, et la rendit à Elen. De sentir l'acier dans ses mains lui avait fait regagner sa confiance. Pour des yeux extérieurs, il semblait se transformer avec une arme dans les mains: une assurance certaine se glissait dans ses mouvements, ses yeux se faisaient plus durs, et un air sauvage se peignait sur ses traits.

Il se rassit, contemplant de nouveau la jeune femme. Puis il se mit à parler de lui, de sa vie sur les navires de corsaires, des terreurs qu'éprouvent les marins lorsqu'ils sont pris dans la tempête, de ce voyage auquel il avait participé, lorsque son navire pris dans la tempête, avait soudain vu une grande lumière déchirer les nuages à l'Ouest, et que des chants s'étaient élevés de la mer; des gigantesques mumaks des terres du sud; des hordes de l'est et des oiseaux multicolores qui nichaient dans des montagnes qui n'étaient que légende à l'ouest... Et sur tout cela, se dressait la trame de sa vie, une vie faite de combats continuels, de cris de mourants, et d'une absence totale de pitié envers ses adversaires, qui lui avait valu son surnom.

"Elen", dit-il en reprenant la parole, "Souhaiteriez vous devenir mon associée? Je ne peux vous promettre grand chose, sinon qu'en restant un moment à mes cotés, vous aurez votre comptant de batailles et de carnages, et que vous voyagerez beaucoup. Nous pourrions faire une association redoutable, quelle paire de guerriers nous ferions!!"
Sa voix s'était animée, car il obéissait à une impulsion soudaine:

"Je crois que vous me porterez chance, la belle!"

Elen après avoir écouté avidement et sans inyéruption Shaïgan était boulversée par ses histoires. Que de pays parcourus, que de mer traversées, que de combats gagnés et ensanglantés par sa lame. Elle était là près de lui sans rien dire à le contempler brandissant son épée puis racontant ses histoire par certains mouvements. On pouvait voir la passion qui l'avait dévorée et qui ne pouvait le lacher.
N'ayant jamais rien vu de tel, elle fut stupéfete et envieuse de ses aventures.
Puis tout à coup l'homme s'arreta brusquement. Comment se pouvait il qu'un homme puisse lui demander cela, elle qui avait toujours du se faire une place seul parmis ses congénères, là il lui proposait gracieusement son rêve. Partire lion d'ici à la conquette de bourses mais aussi d'un nom, d'un vrai. Non elle devait rêver! Un homme digne de se nom tel que lui, connu pour ses combats sans pitié, ne pouvait désirer une jeune guerriere comme elle!
Elle se retrouva là, les yeux écarquillés, la bouche semie-ouverte ne trouvant pas mots pour traduire ses sentiments .
Elle se rendit compte que sont attente perturbait Shaïgan, se demandant surement qu'elle bourde il avait du faire. Mais c'était bien le contraire....c'était pour elle un honneur...Elle répondit alors le plus vite qu'elle pouvait pour ne points perturber celui-ci.

"Je....je ne puis savoire quoi répondre à cela, non que je sois déssue ou que je ne veuilles point, bien au contraire. Mais pourquoi vouloire de moi, n'étant qu'une jeune guerriere devant faire toutes ses preuves...Cela me trouble mais je suis flatée et ne puis refuser votre offre des plus dignes!"

Son visage laissait passer cette joie qu'il lui fut offerte par Shaïgan , et l'on pouvait voire un sourire bien différant de tout autre, pris d'une joie intense!

Shaigan regarda la belle... Il avait craint un instant qu'elle ne décline son invitation. ses tripes s'étaient nouées à cette idée, chose surprenante pour un homme qui pouvait égorger autrui sans même qu'un battement de cil ne trahisse ses émotions!

D'un geste spontané, il tendit la main, afin de la topper comme font les marins en guise de signature d'un contrat informel. A la question d'Elen il se contebnta de sourire un instant, puis répondit:

"Pourquoi? Parce que j'en ai envie, quel meilleur motif?" et il éclata de rire, et le vin aidant, son rire se communiqua à la jeune femme.

Puis il redevint sérieux:

" Cela fait un moment que nous parlons, et demain nous devons être aux portes de la cité. Vu la somme promise, il doit s'agir de quelque chose de dangereux. Nous ferions bien d'aller dormir; les gestes et l'esprit perdent de leur efficacité avec la fatigue. Nous devrions profiter du repos tant que nous le pouvons".

Il se leva et tira le rideau et héla la serveuse aux allures de maquerelle, et lui demanda deux chambres. Celle-ci haussa les sourcils, et répondit d'un ton moqueur:

"Il ne reste qu'une chambre de libre, Shaigan, mais si tu veux, tu peux passer la nuit chez moi!"

Shaigan fut assez embarrassé par cette remarque; il ne souhaitait pas gêner sa nouvelle associée, mais d'un autre coté il n'avait aucune envie de passer la nuit avec la serveuse; c'était même le contraire! Il aurait bien sur préféré aller dans la chambre d'Elen, mais ce faisant, il savait parfaitement que sa proposition d'association ne paraîtrait que plus suspecte... Et ce qu'il avait vu dans le regard de la jeune femme, ce mélange d'espoirs et d'autres sentiments qu'il n'avait pas su déchiffrer, il ne souhaitait surtout pas le briser...

Un silence s'établit, alors qu'il cherchait quoi répondre.

Elen fut comblée de sa réponse , bien que brève mais elle avit le mérite d'être claire et franche. Shaïgan avait raison, les heures s'étaient écoulées sans que nos deux incolites ne les aient vu passer, et il ne seraient pas en forme si ils tardaient plus...
Il prirent leurs affaires puis ils commençèrent à sortire de la pièce. Ils se retrouvèrent devant la serveuse et en profitèrent pour lui demander deux chambres. Au comble de l'ironie il ,n'en rèstait plus qu'une(hum)! Shaïgan à la réplique de la serveuse ne savait que faire. Elen fut prise d'un fou-rire , se tenant droite prèsque la tpête en arrière, elle rigola si fort que les hommes les plus reculés l'entendèrent du fond de la salle. Elle avait prèsque les larmes aux yeux, mais se retenu de pleurer, elle essuya alors l'humidité de ses yeux puis regarda la serveuse.

"Une chambre ? C'est très bien ,nous la prendrons! Veillez à ce qu'elle soit chauffée je vous prie, en attendant que nous allions payer."

Elle regarda Shaïgan, puis lui dit clairement avec ironie

"Cela ne vous gène pas que nous dormions ensemble? Ne voyez aucune mauvaises pensées!! Je ne voudrais tater de votre lame...."


Puis elle fit exactement le même gèste de Shaïgan, juste avant. Elle mis ses mains devant elle à plat ses pommes dans la direction de Shaïgan, comme pour signe de rigolade et de défence.

Décidémment, la jeune guerrière réagissait plutôt bien au fait qu'il ny'ait qu'une seule (hum!hum!) chambre de disponible. Shaigan fut assez mortifié, néanmoins, de la réaction de la jeune femme: la garce se payait sa tête. Une furieuse envie de la gifler le prit, mais au lieu de cela il éclata de rire.

"Elen", dit -il, "je ne sais pas si j'ai vraiment été sage de vous prendre pour associée. Si aucun adversaire n'est encore venu à bout de moi avec de l'acier, je crois que vos paroles pourront y parvenir"
C'était ce tempéramment orageux et indomptable qui séduisait Shaigan; eut-elle réagi différemment qu'il aurait sans doute trouver sa réaction insipide.

Les deux montèrent àa la chambre. Shaigan précéda la belle; c'était une chambre assez exigue, avec pour seule ouverture une fenêtre étroite, et au lit encore plus étroit. Après avoir fermé la porte derrière Elen, Shaigan défit son barda, posant arc et épée devant la porte. Ainsi, quiconque voudrait rentrer serait obligé de faire un certain vacarme. Sans plus de manière, Shaigan prit une couverture qu'il jeta au sol, puis il se tourna vers la jeune femme.

"Je vous laisse le lit, ma chère. A moins que vous n'ayez peur d'avoir froid", puis il sourit:

"Mais j'oubliais, vous avez peur de tâter de ma lame. C'est bien nous avons parfaitement confianvce l'un en l'autre", et il éclata de rire.

Elen rigola aux eclats ainsi que Shaïgan! ils s'étaient bien trouvés tous les deux! En plus de leurs passions commune s leur humour l'était aussi. Elen aimait rire ainsi, avec naturel par simple intèrphase entre deux personnes. Elle avait du mal à se contenire de ne pas continuer à rire.....
Elle posa à son tour ses affaires sur le sol, ouvrit son sac et pris une chemise en gise de pygama.

"Si le froid se fait sentire il n'y a là aucun problème pour venir avec moi, mais de plus le sol et dure et je n'appelles pas cela se préparer pour une dure journée! Alors is une douleur dans votre dos se fait sentire nésitez pas , mon lit n'en sera que plus confotable"

Elle alla à la salle de bain, que l'on pourait nommer dépotoire, où une basine ainsi qu'une éponge te de l'eau étaient présent. maiselle n'ausa même pas se laver les mains dedans l'eau étant plus sale que ses chaussures. elle se changea alors en chemise, puis sortit de la salle de bains. C'était une chemise bannale qu'elle avit du voler à son père, mais malgrès tout assez longue pour couvrire au dessu de ses genoux.

"Alors que pensez vous du sol? Est il trop dure?"

Un sourire malicieu pouvait se lire sur ses lèvres.

Shaigan, lorsque Elen mentionna la dureté du sol, commença à se dire qu'il n'aurait pas souvent le dernier mot avec cette gamine! Elle savait comment le manier, le manipulant à sa guise. etait-ce inné ou le fruit d'une grande expérience? Il n'en avait cure! Cependant diverses émotions jouaient en lui.

Puis Elen alla se changer, et revint, une simple chemise couvrant sa nudité. Shaigan était figé par cette apparition; comment aurait-il pu imaginer, quelques heures auparavant, qu'il se trouverait avec cette superbe créature dans sa chambre.

Puis il répondit à la belle:

"Ne vous inquiétez pas pour le sol, j'ai déjà connu pire. Et puis, même si je dors mal, je dormirai tout de même un peu."
Il avait dit cela avec un sourire ironique.
Il retira alors sa tunique, se mettant torse nu, ses muscles jouant à la lueur de l'unique lampe de la pièce. Puis il s'en servit comme d'un coussin, et s'assit sur sa couche. Ce petit jeu décidemment l'amusait beaucoup.

Il la regarda avec insistance, sans gêne, son regard épousant chaque courbe de son corps, puis il répliqua:

"Pour ce qui est du froid de la nuit, j'en déduis à votre tenue que vous n'en serez pas trop affectée; la couche est étroite, je ne voudrai pas que vous étouffiez de chaleur à cause d'une trop grande promiscuité".

Il allongea le bras et souffla la bougie, plongeant la pièce dans l'obscurité.

Shaigan resta allongé sur le sol, ne cessant de se retourner. La proximité de la jeune femme, le bruit de son corps se retournant dans l'obscurité, car visiblement elle non plus ne parvenanit pas à s'endormir, étaient pour lui un véritable supplice.

Le peu qu'il avait deviné de sa silhouette charmante sous la chemise était comme imprimé dans son esprit; à chaque seconde il s'imaginait presser son corps contre le sien.

Finalement, il se leva silencieusement comme un chat, puis s'approcha du lit de la belle:

"Tu vas me rendre fou, gamine!" dit-il de voix étouffée par le désir.

Elle ne répondit pas tout de suite. Etait-elle endormie?

"Ce serait le comble", songea t-il

La donzelle se payait sa tête! D'abord fortement enervé par la situation, car un cocktail d'hormones se déchainait en lui, son sens de l'humour reprit le dessus.

Il se pencha doucement sur elle, dans un geste plein de tendresse... Puis il vint tout près de son visage, et souffla doucement sur son oreille:

"Voilà qui devrait vous rafraichir les idées, ma belle", dit-il.

Puis d'un geste vif, il l'attrappa et la souleva du lit, lui arrachant un cri de surprise, puis il la planta debout. Puis il se coucha dans le lit:

"Tu as raison, Elen, j'aurai dû t'écouter. La nuit est froide. Mais heureusement, tu m'a chauffé le lit. Tu peux prendre ma couverture, si tu veux. Le sol devrait mieux convenir à ta température"

Et il croisa les bras derrière la tête, souriant dans le noir.

Ce (trop) bref contact avait pour lui était un délice, car il avait pu sentir son corps à la fois ferme et souple, et la douceur de sa peau... Mais, il s'en rendait compte, il avait lui aussi un orgueil chatouilleux

Elen n'en croyait pas ses yeux. Il l'avait tout simplement viré du lit.Elle resta là devant lui, debout dans le noir ne sachant que faire. Mais il ne la connaissait pas encore assez bien....Et ce ne saurait tarder!
Au début elle avait cru à un trop plein "d'amour" si l'on puis dire, mais en rien! Il se payait à son tour sa tête, et cela était son petit jeu à elle et non à lui.
Elle regarda comme elle le put le lit situant Shaïgan. Et lorsqu'elle l'ue vu elle se jeta sur le lit ainsi que sure lui, avec une furie rage mais aussi par plaisir du jeu...
Elle se mis sur lui acroupit et le frappa avec ses poings de bas en haut, non pour lui faire mal mais juste assez pour le déranger!

"...La j'ais la température qui monte et tu vas sentire son emprise sur moi...salop!"


Même si elle parlait vulgairement, ce n'était pas sur un ton mauvais mais plutot propre aux femmes...

Shaigan ne s'était pas attendu à une telle réaction de la "petite"; en lui sautant dessus elle lui coupa totalement le souffle. Ses petits poings s'abattirent sur lui sans relâche, et il levaun bras pour se protéger le visage. Il ne parvenait pas à reprendre son souffle, le corps secoué de spasmes de rires; de plus Elen était accroupie sur lui, un contact qui était loin de lui être désagréable.

A bout de souffle, il enroula ses jambes autour de celles de la jeune femme, puis attrappa de ses bras les épaules musclées de la guerrière.

Il l'attira brusquement contre elle, et roula vers l'extérieur du lit, cette manoeuvre étant destinée à la surprendre. Au début elle avit lutté pour se dégager, mais lorsqu'il entama son mouvement tournant, elle fut contrainte de se cramponner à lui; elle passa sous son corps, le lit grinçant danjeureusement; Shaigan crut avoir gagné la partie, mais elle accentua le mouvement. Les deux roulèrent hors, du lit, Shaigan tombant à plat dos, Elen s'écrasant à son tour contre lui.

Les larmes lui vinrent aux yeux, mais il saisit la belle derrière la tête par les cheveux et lui arracha un baiser.

Il essaya de parler, mais seul un gémissement comique sorti de ses poumons vidés.

"je crois... que j'ai des...côtes cassées", dit-il.

Des coups furent donnés sur la paroi de la chambre voisine.