un bivouac en Mordor

Nombre de messages : 81 Date d'inscription : 12/12/2006

Le mercenaire fut un peu surpris de la réaction très émotive de Dariane. Cela faisait sans doute trop longtemps qu'il vivait seul et fermé aux autres, tout contact se réduisant à des commentaires pratiques.

Cependant sa vie n'avait pas toujours été ainsi faîtes et il sut écouter patiemment la jeune femme s'épancher de ses émotions et de ses craintes.
Il la suivit lorsqu'elle s'écarta, s'accroupissant le dos contre la roche à ses côtés. Il la regarda attentivement. Elle venait de lui poser une question très importante, sans doute plus importante qu'elle ne se l'imaginait encore n'ayant pas vécu en compagnie de mercenaires sans foi ni loi.

Il prit une longue respiration, pensif. Mais sa réponse vint sans hésitation.

"Cette promotion vous est venu trop brusquement, et dans des conditions très difficiles que certains chefs ne rencontrent jamais. Il est normal que vous vous sentiez débordée et écrasée par ces responsabilités. Mais vous vous débrouillez très honorablement. Vos hommes ne sont pas inquiets et c'est parce que vous les rassurez.
Et puis votre manque d'expérience en terre hostile est complété par la mienne, qui a eu le temps de s'aguerrir...

C'est en raison de cette même expérience qu'il vous faut comprendre que je n'accorde jamais totalement ma confiance. Vous fier aveuglement à quelqu'un signifie mourir très vite dans les cercles que je cotois depuis des dizaines d'années. Et je vis toujours.
Je vais vous aider à ramener Faramir à Minas Tirith. Quant à ma confiance, je ne vous cacherais pas que je ne peux pas vous l'accorder entièrement. Mais je pense que votre dévouement pour Faramir et l'ardeur que vous mettez à la tâche ne dissimulent aucun mauvais sentiment. Alors en un sens, oui, vous avez ma confiance."

Sa voix calme et grave avait un effet apaisant et donnait à ses mots une vérité qui passait facilement.

Et au moment où il se tut finalement, il présenta sa main gantée à Dariane, paume vers le ciel, signe qu'il était prêt à l'aider.

Dariane pesa les mots du mercenaire et en découvrit plus qu’il ne laissait en dire. Il lui avait accordait une véritable attention, chose qu’aucun homme solitaire n’aurait fais, trahissant ainsi un passé qui n’avait pas toujours ressemblé à ce présent qu’il vivait jusqu’à présent. Mais depuis quelques jours, il avait goûté à la vie en communauté et Dariane avait le secret espoir qu’il finirait par rester avec eux. A eux trois, rien ne les arrêteraient et les frontières du Gondor seraient bien protégées.

« Je vous remercie, Loup Solitaire, vos mots ont sut trouver le chemin de ma raison et m’on ramenés en terrain plus hospitalier. En un sens, vous avez raison, mais il faut que je me fasse confiance. Il est là, mon principal démon, et je l’éradiquerais de mon esprit. »

Elle lui saisit la main qu’il tendait et continua en le regard dans les yeux.

« Alors, je te remercie pour ce don de toi, pour cette confiance que tu me voue. Elle renforcera la mienne en moi-même et fera de moi une bonne seconde. Je te remercie encore pour ce que tu viens de faire, jamais homme ne m’a écouté ainsi. Pour ça aussi, tu as mon respect ».

Elle se releva, ne relâchant pas sa main, continuant sa conversation.

« Maintenant que cela va mieux, je vais faire ma tournée d’inspection et donner les ordres pour cette nuit et pour demain matin. Si tu n’y vois pas d’inconvénient… »Lui lâcha–t-elle en souriant, ses yeux ayant retrouvé son éclat espiègle.

Nombre de messages : 81 Date d'inscription : 12/12/2006

Anginnas soutint gravement son regard sans ciller. Il l'écouta sans bouger, si ce n'est avec de légers mouvement de la tête approuvant ses paroles.
Finalement lorsqu'elle se releva il retira sa main et se redressa à son tour d'une pression sur ses jambes. Il lui répondit avec simplicité mais sans qu'aucune gaieté ne vienne éclairer son visage en écho à celle de Dariane.

"Allez-y vos hommes se posent des questions depuis les précédents éclats de voix, ils ont besoin d'être rassurés."

Il attendit qu'elle se détourne et se dirige vers les rôdeurs pour faire quelques pas dans le noir, juste à côté du précipice. Il s'assit sur une saillie, ses jambes pendant dans le vide, et appuya sa tête en arrière contemplant les étoiles qui apparaissaient peu à peu au travers du ciel qui se dégageait. Il plongea alors dans ses pensées. Il sentait un nouveau désir naître en lui : celui de prendre de la distance avec le monde qu'il avait si longtemps cotoyé, celui des mercenaires avide et sans merci. Et c'est ainsi qu'il se mit à songer à de nombreuses choses, les oreilles toujours aux aguets, guettant le moindre bruit qui trahirait la venue d'un homme ou d'une créature.

Après la réponse du mercenaire, Dariane regagna le campement et donna ses ordres pour la nuit. Les hommes semblaient s’interroger sur la raison des éclats de voix qu’elle avait put avoir avec le mercenaire quelques instants auparavant, mais aucun ne posa la question ouvertement. Aussi ignorât-elle les regards, tentant de reprendre sa place de leader auprès d’eux. Sentant assise à leurs cotés, elle partagea le repas, écoutant les vieilles légendes et autres contes des temps passés. La nuit avait finie par les envelopper, et l’esprit de Dariane dérivait dans la fumée montante des pipes que les rôdeurs se partager. Après un moment passé en leur compagnie, elle les quitta pour rejoindre sa couche auprès de Faramir, remarquant au passage que les hommes de garde se portaient à leur poste.

Son souffle régulier, sa peau lisse et son teint recouvrant ses couleurs, rassurèrent Dariane sur la situation de son amant. Elle ajusta la couvrante sur lui et se prépara elle aussi pour la nuit.

Allongée à coté de lui, l’esprit de Dariane se remit à s’échapper. Tout doucement, il lui semblait qu’il quittait son corps pour gagner le monde éthèrique. Une autre perception de son environnement nocturne s’ouvrit à elle, un monde régie par d’autres lois que la physique, ouvrant à d’autre possibilité d’action. Le filament des pensées autour d’elle formait des arabesques complexes, s’entremêlant parfois, dans l’ignorance de leur concepteur. Elle ressentait la vigilance des guetteurs, leur tension et leur concentration face aux bruits de la montagne endormis. Le sommeil agité des rôdeurs au repos, des images de leurs songes lui parvenant par brides. Le questionnement de ceux qui ne trouvaient pas le sommeil, pour le lendemain et sa descente périlleuse. Elle tenta d’identifier les différents propriétaires et fut surprise de la facilité avec laquelle elle put passer d’un rôdeur à un autre, sans toutefois tentait de pénétrer leur intimité. La connaissance physique qu’elle avait d’eux et leur proximité accentuaient sûrement cette facilité. Elle essaya de rentrer en contact avec l’esprit de Loup Solitaire et le trouva, cependant elle ne put pénétrer ses pensées. Une barrière mentale semblait le protéger, aussi se contentât-elle de caresser son esprit et reprit le chemin de sa couche.

Le corps de Faramir, l’homme pour qui son cœur battait, irradiait. Elle se glissa en lui, savourant cette douce sensation de chaleur totalement produite par leur esprit respectif. Elle ne pouvait retrouver la chaleur de son corps blessé et inconscient, alors elle profiterait de cet instant pour se perdre dans les méandres de ses pensées, s’y lover, s’y recroqueviller, répandant son amour autour d’elle…

Une main rugueuse se porta sur son épaule, la chaleur de la main plus que son contact, réveilla Dariane d’un sursaut. Felmir se trouvait à ses cotés, l’œil inquiet.

« L’aube arrive et j’ai pensé vous réveiller, Dame Dariane »

« Tu as bien fait, mon ami, tu as bien fait ! »

A ses mots, Felmir sortit de l’abri, rejoignant les autres, affairer à se restaurer ou à préparer leurs affaires. Dariane réalisa qu’elle avait passée la nuit dans le corps de son amant, privant le sien de la chaleur de son âme. Son corps était froid, et un léger vertige la prenait. Elle se leva avec difficulté, ses jambes semblaient de coton. Prenant appui, elle laissa les premiers rayons réchauffer son visage. Elle resta ainsi un petit moment, savourant la douce caresse du soleil sur sa peau, ses lèvres recouvrant ses couleurs. Puis elle but une boisson chaude, accroupit au pied du feu, entouré de ses hommes. La proche proximité de leurs corps et l’efficacité de la tisane finir de réchauffer sa carcasse.

Une fois le campement plié, Faramir encordé, Dariane regarda une dernière fois derrière elle, et donna le signal du départ, abordant la descente confiante…

Nombre de messages : 81 Date d'inscription : 12/12/2006

[HRP : Désolé de ce long retard j'étais très occupé en ce moment et pas vraiment concentré sur le rp Wink

]

Lorsque l'aube se leva sur le campement le mercenaire était levé et inspectait le terrain en peu en contrebas du campement. Le temps était au beau fixe mais les roches gardaient trâce de l'humidité récente. Testant les appuis avec prudence il finit par remonter au niveau du campement alors que les rôdeurs terminaient leur repas matinal. Il eut un simple signe de tête affirmatif en direction de Dariane pour donner son assentiment quant à la descente immédiate. Il se nourrit rapidement et aida à la mise en place du travois sur lequel fut positionné Faramir.

Après avoir vérifié que chaque homme était relié et soigneusement encordé du regard, il prit la tête du groupe et sur un ordre de Dariane commença la descente, précautionneux. Ils avancèrent lentement pendant toute la matinée. Anginnas choisissait avec attention le chemin à emprunter pour éviter le plus possible les difficultés.

Mais au final la descente se passa bien, et alors qu'ils abordaient les pentes plus douces aucun n'avait chuté, quoique les cordes aient amplement servies à cette réussite. Les rôdeurs étaient des hommes aguerris et la pluie les avait rendu prudent, ainsi tous réussirent à négocier la descente avec adresse.

Finalement la soir vint. La forêt de l'Ithilien était visible au loin tandis que le groupe s'arrêtait dans une combe peu profonde. Ils venaient de vaincre la montagne, il n'y aurait plus qu'à rejoindre le coeur du Gondor à travers des pentes plus douces.

Loup Solitaire laissa le campement s'installer dans son dos en s'asseyant sur un rocher à distance. Il sortit sa lame du fourreau et entreprit de la nettoyer et de l'affuter calmement. La journée avait été éprouvante et il avait plusieurs sujets de réflexion. Son travail était accompli et avec réussite. Il avait emmené les rôdeurs en Mordor et les en avait ramené avec réussite.

Il posa son coude sur ses genoux et y appuya la tête, écoutant les bruits nocturnes s'installer...

[Enfin de retour, ah, les vacances... ]

La journée avait été éprouvante, longue et dangereuse. Les hommes éreintés avaient vaincus une fois de plus la montagne, ouvrant ainsi un passage qu’une bonne parties des rôdeurs seraient en mesure de refaire si nécessaire. Peut-être une nouvelle piste pour espionner le Mordor et ses sinistres habitants.

Confortablement installé au fond de cette combe à l’abris du vent et des regards, imperceptiblement, la tension de leurs muscles, dues à la dangerosité de la descente et à l’atmosphère des lieux, c’étaient relâchée. Il ne régnait cependant pas une allégresse dans le campement, ils leur restaient encore de la route et les hommes blessés devaient être soignés rapidement, mais les discussions et les éclats de rires revenaient volontiers. Un parfum de chaude détente couvrait le bivouac, la nuit tombant sur les petits foyers où les guerriers s’étaient rassemblés, veillés par les yeux de leurs frères à leur poste de guet.

Dariane avait étendue ses jambes, et prenait un temps pour souffler un peu. Devant elle, les hommes sombraient peu à peu dans le sommeil réconfortant. Elle-même ne tarderait pas à les rejoindre, après la nuit précédente passée dans le corps de Faramir et la fatigue éreintante de la journée, Dariane commençait à puiser dans ses réserves. Loup Solitaire avait sut être prévoyant et malgré l’urgence de la situation, il lui avait conseiller de demeurait une journée de plus au sommet de cette montagne. Grand bien pour tous ! Maintenant elle le voyait de dos, affûtant sa lame. Elle se releva donc et passa prendre son éternel prétexte, une tasse de tisane chaude. Se rapprochant de lui, la jeune femme constata qu’il était perdu dans ses pensées. Elle espérait secrètement qu’il prendrait la décision de les suivre jusqu’à la cité blanche, et même après. Elle appréciait de plus en plus sa compagnie, même son cœur prit par Faramir, et les hommes l’avaient rapidement adoptés.

Dariane marqua plus fortement ses derniers pas, pour ne pas le surprendre et s’arrêta près de lui. Elle resta en silence, regardant la nuit tombée sur eux, lui laissant le loisir de prendre parole si l’envie lui venait.

Nombre de messages : 81 Date d'inscription : 12/12/2006

Le mercenaire ne fit pas un geste qui trahissait qu'il avait entendu la jeune femme s'approcher. Son regard restait lointain mais son ouïe tendue vers la nature réconfortante n'avait pas manqué de déceler son approche, même avant qu'elle se fasse volontairement remarquée. En vérité il goutait au calme de ce moment de repos en écoutant la façon dont se mélaient la vie dans le campement improvisée et à quelque distance de la nature sauvage. Il retrouvait enfin le sentiment de calme et de bien être que pouvait lui procurer la vie sauvage des forêts et des montagnes. Sentiment qui avait disparu pendant toute sa présence en Mordor de part l'absence quasi totale de vie sur ces landes déssechées et nauséabondes. Il se rendait maintenant compte à quel point cela lui avait manqué.

Il parla d'une voix basse mais audible pour Darianne, symbolique du calme dans lequel il était plongé.

"Je vous avais entendu."Il huma l'odeur de la tisane qu'elle portait dans ses mains, comprenant qu'elle lui était destinée.
"Merci." Ce fut son seul mot mais il était sûr qu'elle comprendrait de quoi il parlait.

Il accompagna bientôt ses paroles d'une invitation de la main pour qu'elle s'asseye sur un rocher plat à côté du sien. Le campement devenait de plus en plus silencieux laissant toute la place aux bruits nocturnes. Jamais encore depuis son engagement le visage du mercenaire avait été aussi détendu. Il gardait des traits rudes et un air de vigilance constante, mais les plis de son front se faisaient moins nombreux... Ainsi que quelque chose d'indéfinnissable qui le faisait paraître plus jeune, ou plutôt moins éprouvé car son âge restait difficilement cernable.

Puis il rompit finalement le silence sans pour autant venir briser la poésie qui se dégageait de cette scène par sa voix qui restait basse, allant de pair avec la quiétude du lieu.

"Comment vont Faramir et les autres blessés?"

Ses yeux gris sombres se tournèrent pour la première fois vers elle en attente de sa réponse. C'est là qu'il s'aperçut de la lassitude controlée que trahissait discrètement son visage pour qui savait observer. L'inquiétude, la fatigue et les soudaines responsabilités n'étaient pas de bonnes compagnes et il était appréciable qu'ils aient enfin vaincu la montagne car il ne savait pas combien de temps elle aurait pu tenir avec toute sa lucidité. Elle était déterminée et forte ça ne faisait aucun doute, mais chacun à sa limite, surtout dans de telles situations. Il l'avait déjà expérimenté...

Dariane fut soulagée d’entendre le mercenaire s’adressait ainsi. Il ne semblait pas la repousser même si sa question pouvait semblait anodine. Elle prit le partit de lui répondre une fois assise à ses cotés.

« Leurs jours ne sont pas en danger même si l’état de Faramir est le plus préoccupant. Il ne semble pas sortir de sa léthargie, mais toujours est-il que sa santé ne décline pas. Il est stabilisé. Je préfèrerai qu’il se relève de lui-même, mais je pense qu’il sera nécessaire de l’amener dans une des maisons de guérisons. Heureusement que dés demain, nous serons rendus. Charge à moi de faire un rapport à notre roi. J’ai bien peur de ne pas être à la hauteur. Je ne me suis jamais adressé à notre souverain. En plus, je ne suis pas satisfaite de ce que je pourrais lui apprendre ; nous n’avons pas put mener notre mission à bien, malgré notre intrusion en pays Morgor. M’accompagnera-tu ? »

Elle lui laissa le temps de réfléchir à sa réponse, jouant distraitement avec quelques brins d’herbes à ses pieds. Elle était mal à l’aise, une question lui brûlait les lèvres mais n’osait la formuler. Le loup solitaire accepterait-il de rester avec eux au sein de la cité blanche…

Nombre de messages : 81 Date d'inscription : 12/12/2006

Le mercenaire hocha la tête devant les bonnes nouvelles. Les rôdeurs sains et sauf, la mission qu'on lui avait confié rempli du mieux qu'il aurait été possible.... Il avait parfaitement rempli le travail qu'on lui avait confié.
Son regard retourna à la nature environnante tout en écoutant les soucis qui occupaient le coeur de la jeune femme. Elle avait réfléchi aux actes futurs, indéniable qualité. Celui ou celle qui n'englobait pas le futur dans ses pensées étaient incapable de mener de façon avisé un groupe, d'autant plus s'il s'agissait de soldats. Mais les soucis continuaient à l'évidence de la torturer...

"M’accompagnera-tu ?"

Sous la surprise son regard se tourna brutalement vers Dariane. Lui un mercenaire errant engagé après une rencontre fortuite dans les montagnes bordant le Mordor à qui on demandait d'aller voir le Roi pour lui présenter la situation? Certes elle n'était pas sûre d'elle et devait redouter ce moment, certes ils les avaient guidé et l'avait aidé à tenir le coup depuis la blessure de Faramir, mais de quelle aide serait-il face à un roi? Pourquoi ne préférait-elle pas le demander à un des rôdeurs possédant une partie de cette expérience, accoutumé aux réceptions ou aux entrevues, ou au demeurant bien vu par le roi? Peut-être avait-il acquis sa confiance et se sentait-elle plus sûre d'elle avec lui après qu'il les eut guidé pour se sortir du piège que formait le Mordor...

Reprenant le contrôle de ses réactions il ravala sa surprise et observa le ciel, réfléchissant à sa demande. Sa main gauche passait pensivement le long de la lame de son épée posée contre le rocher.
Une entrevue avec le Roi du Gondor ne l'intimidait pas outre mesure. Il restait pour lui un mortel, de haut lignage et de grand pouvoir certes, mais il n'avait jamais été impressionné comme la plupart des gens par les hommes de pouvoir. Mais à l'inverse que jugerait le roi en question quand il verrait la jeune femme se présenter au rapport avec un mercenaire sans attache?
Secouant imperceptiblement la tête il s'étonna de résonner pour les intérets de Dariane.

Finissant par rompre le silence il lui posa la question centrale de ses réfléxions, en toute franchise.

"Pourquoi me demandez-vous cela à moi, simple mercenaire vagabon que vous avez engagé récemment sur le frontière du Mordor? N'y a t il pas de rôdeurs plus expérimentés dans ce domaine parmi vos hommes qui saurait mieux gérer une telle entrevue qu'un sans-attache, qui sera sans doute vu d'un mauvais oeil par le Roi du Gondor?"

Il ne disait ni oui ni non, cherchant à en savoir le plus possible sur les raisons de sa requête et l'importance qu'elle recelait avant de prendre une décision qui formerait un tournant important de sa vie pour les jours à venir, voire davantage...

Un moment passa sur eux, la réponse d’Anginnas l’avait déstabilisée. Sa première réaction aurait été la colère si les quelques jours passés ne l’avait aguerrie. Elle ne pouvait se permettre de froisser le mercenaire et à travers sa réponse, elle avait perçus une question qu’il n’osait peut-être pas lui-même se poser. Cependant il mettait en évidence ce qu’elle ne voulait pas voir et envoyer un rôdeur à sa place aurait été un choix plus que facile. Une autre raison la pousser à l’amener devant Eldarion. Elle souhaitait le confrontait à ses connaissances du terrain, à sa perspicacité et à son savoir d’homme d’arme, pour que peut-être prenne fin sa longue errance. Ajouté à cela sa propre considération qu’elle se faisait de l’homme, Dariane commençait à avoir de sérieux argument à lui soumettre. Au pire, elle pourrait peut-être acheter ses services sur un plus long terme, mais ce chantage serait trop rabaissant pour eux deux et elle avait foi en l’être humain qu’il devait être au plus profond de lui-même.

Plus en confiance avec ses pensées, elle se laissa aller et étendis ses jambes dans l’herbe humide .La douceur de l’air et le calme ambiant lui firent prendre une profonde respiration et elle se dégagea les cheveux du mouvement de tête. Elle se sentait plus femme en cet instant, et ce moment de liberté, elle se l’accorda en récompense. Dariane fini par répondre et sa voix reflétait sa pensée, calme et posée, douce et à la fois sensée.

« Tu as parfaitement raison, Loup Solitaire, je pourrais demander à Felmir de m’accompagner, et je le ferrait sûrement si je n’étais pas sur de ta propre volonté à vouloir cesser cette errance sans but. Je me trompe peut-être, et je ne peux malheureusement pas me baser sur tes dires, tu es tellement secret et je ne te le reproche pas, la vie a sûrement dut t’apprendre à l’être. Mais si tu aurais voulu rompre ton contrat qui te lier à un homme comateux, tu l’aurais fait mille fois, ce qui veut peut-être dire que la compagnie de tes semblables avait fini par te manquer. En réalité je t’offre la possibilité de changer de vie, une porte de sortie et une amitié au bout du chemin. Tu sais mes sentiments pour Faramir, mais mon ressenti à ton égard me ferai pleurer la perte d’un être chère, si tu décider de continuer ta route. Sache que je ne comprendrais pas ce geste, je ne connais pas ta vie et tu aurais sûrement de bonnes raisons, mais mes pensées t’accompagneraient. Donne moi au moins ton nom, que je puisse au moins l’ajouter à mes prières. Voila, mon ami, je me permet de t’appeler ainsi après nos péripéties, tu as un choix entre les mains et c’est pas moi qui te l’impose. Ta valeur et ton honneur a été un exemple pour nous durant ces quelques jours passés à tes cotés. Le Gondor a besoin d’homme comme toi, non, le Gondor pourrait t’offrir un toit et des amitiés en échange de tes enseignements serait plus juste à dire. Bon troc ?A toi de dire. »

Durant tout ce discours, Dariane avait ajouté de la chaleur dans sa voix, au fur et à mesure, le regardant dans les yeux, et avait fini par poser sa main sur son épaule. Maintenant, elle avait repris sa position initiale, la tête dans les étoiles…

Nombre de messages : 81 Date d'inscription : 12/12/2006

Le mercenaire écouta Dariane avec un visage impassible, ou du moins ce qui s'en rapprochait le plus. Mais loin de révéler de l'indifférence c'était au contraire la marque que les paroles de la jeune femme avaient touché juste. Il devait lui même accepter certaines choses qu'elle avait dit comme des vérités indéniables. Ce n'était pas facile à accepter mais il n'était plus temps de fermer les yeux sur ce qu'il savait être véritable.
Il sentit le ton de Dariane changer par rapport à ce qu'il avait l'habitude d'entendre venant d'elle. Il était plus chaleureux plus féminin. Il ne repoussa pas la main qu'elle posa sur son épaule, ne la refusant pas s'il ne l'acceptait pas ostensiblement non plus.

Dans les barricades qui s'étaient emparées et avaient enfermé son âme, le transformant en un homme solitaire dangereux, mortellement dangereux, et qui se fissuraient petit à petit depuis quelques temps, des brèches s'ouvrirent. Fermant les yeux il prit une profonde respiration, repoussant la vague de mélancolie qui montait en lui. Puis il se tourna vers elle commençant par répondre comme à son habitude à un propos légèrement différent du principal comme pour se donner le temps de murir ses pensées.

"Je sais que les mercenaires sont d'habitude des hommes sans foi ni loi, ni morales d'aucune sorte. Mais si je ne vous ai pas abandonné à votre sort ce n'était pas par désir de compagnie humaine mais par respect pour la parole donnée. Lorsque je donne ma parole je ne la reprends pas, ni ne la trahis."

Il la laissa assimiler sa réponse. Il s'était à présent détourné de son écoute de la nature et était tourné face à elle de façon franche. Ses paroles et son regard ne laissaient pas d'autres possibilité à son interlocutrice que de le regarder elle aussi. C'était en toute franchise qu'il s'adressait à elle et il le montrait clairement.

Lorsqu'il vit qu'elle avait compris et accepté ses mots il reprit tranquillement, l'air serein, sûr de sa décision.

"Vous me demandez de vous suivre et de vous soutenir durant l'entrevue que vous aurez avec le Roi. Je le ferais. Et je ne le ferais pas par obligation mais par choix."

Un nouveau court silence s'appesantit avant qu'il ne continue.

"Ceci étant dit je ne me mets pas au service du Gondor. Je reste un mercenaire que vous avez engagé pour vous aider dans votre périple en Mordor et qui a accepté votre proposition de rester un temps de plus parmi votre compagnie. Ne vous y trompez pas ce n'est pas par appat du gain que je vous dis cela. Notre contrat ne change pas, si je reste avec vous c'est librement et sans éxiger nulle contre partie. Je ne suis pas cupide, le nécessaire pour vivre, et cela comprend l'entretien de mon équipement, me suffit largement."

Il poussa un léger soupir. Il sentait bien au fond de lui qu'il avait pris une direction profondément différente à celle qu'il arpentait depuis de longues dizaines d'années. Il était temps d'enfouir les pertes qu'il avait subi au fond de son coeur et de sortir de cette solitude constante. Oui il avait fait le premier pas, restait à savoir s'il voudrait faire les autres...

Il regarda Dariane en hésitant un instant puis soudain déclara simplement ;

"Mon nom est Anginnas."

Et ce fut comme si le mercenaire mystérieux et inspirant la crainte, silencieux et méconnu si ce n'est derrière un étrange surnom, avait levé une partie de l'aura de danger qui l'environnait. Les noms ont un étrange pouvoir.... Et le sien il ne l'avait ni prononcé ni entendu depuis bien longtemps, trop sans doute.

» Un étranger en Mordor