Salle du Trône

[Description]

Des dizaines de colonnes de marbre, disposées de par la gauche et la droite de la salle, délimitent une salle rectangulaire aux longueurs surprenantes. Des statues des rois de jadis, baignées dans la lumière qui pénètre par de grandes ouvertures dans le mur en guise de fenêtres, viennent réduire l'espace vide entre chaque colonne.
Au fond de la salle, un grand escalier vient aboutir sur une sculpture en pierre de l'Arbre Blanc de Minas Tirith, fixée au mur. Au sommet de cet escalier se trouve le Trône du Roi, majestueux dans la puissance qui émane de ses traits, ses gravures qui l'ornent mais ne dénaturent pas la simplicité de sa couleur blanche, pure. Il se trouve également, à quelques marches à peine du début de l'escalier, un autre siège de pierre aussi blanche que les murs et plafond de la salle, non décoré celui-ci. Il s'agit de celui de l'Intendant lorsque celui-ci existe, ou du Prince, dans le cas d'Eldarion, fils d'Aragorn II Elessar, bien que celui-ci s'apprêtait à monter sur le véritable Trône.

Illustration

Suivis de près par Gelmir, second de la Guilde de Nùmenor, et deux hommes de cette même guilde, le couple du Prince et sa compagne, nouvellement sa femme, pénétra dans la Salle du Trône. Une table avait été amenagé le matin pour le repas, puis on l'avait lavé, et Eldarion décida de s'y installer en conviant ses invités à en faire de même.

"Je vous en prie, prenez place, et parlons donc de ces projets qui tiennent au coeur de mon cher parent."

Le Prince attendit que sa bien-aimée fut assit, puis s'assit lui-même, et regarda attentivement mais non avec une insistance irrespectueuse les Dùnedains.

Les Dùnedains avaient suivit le prince dans la Salle du Trône. Elle était gigantesque, bien plus grande que celle aménagée à Azurka, mais bien moins bien décorée. En effet, elle était sobre, ne possédant pour "décoration", que les statues des Rois de Jadis, ancêtres directs ou indirects du Roi du Gondor. Car celui ci descendait en ligne droite d'Isildur, et non d'Anarion, comme les autres Seigneur de Minas Tirith. Ils s'installèrent aux sièges qui leur été proposés. Gelmir observa la Princesse, qui possédait une beauté qui ne lui avait jamais été permis de voir. Il retourna son regard vers le Prince, et lui dit

Seigneur, le Prince m'a donc demandé d'ouvrir des comptoires en Gondor. Il a privilégié deux sites en particulier. Un port près de Pelargir, et une banque dans l'enceinte de Minas Tirith. Nous paierons donc les frais de constructions. Il m'a fait savoir que, si vous le souhaitez, nous versions un impôt au Gondor pour notre présence.
Le but de la Guilde est de permettre les prêts. L'argent est celui d'Azurka, donc nous ne vous demanderons que la protection de l'Armée du Gondor. Nous sommes donc tout ouvert aux discutions. J'ai l'entière confiance de mon Seigneur pour mener les pourparlers et les négociations que j'ai l'honneur de faire avec votre Majesté

Le ton du Dùnedain était respectueux, car il était sincère. Le Chef de la Guilde devait mener les négociations avec le Seigneur qui lui faisait face. Il le regarda alors, attendant et espérant une réponse positive.

Les doigts de ses mains entrecroisés, les coudes sur la table, le buste légèrement penché en avant et les sourcils froncés, le Prince Eldarion adoptait une posture propice et démonstrative de sa réflexion.

"Certes, ce que vous me proposez paraît fort intéressant. Du moins pour Azurka...
Admettons que j'accepte la demande de mon cher parent et ami, quels avantages pourra tirer la Cité Blanche ou même le royaume de cette situation ? Hormis de diminuer les troupes disponibles en cas d'attaque ou d'invasion, il m'est nécessaire que vous m'éclairiez de vos lanternes..."

Le Prince jeta alors un regard plein d'interrogation sur son interlocuteur, en attente d'une réponse claire et précise. Aragorn II Elessar aurait peut-être été plus hâtif dans sa décision et n'aurait pas fait tant de cérémonie pour donner une réponse affirmative à son parent, mais Eldarion était plus prudent et soucieux de l'avenir du royaume qui serait très bientôt officiellement sien.

Gelmir voyait que le Prince était préoccupé, mais il n'était pas de son devoir, ni même de son pouvoir de l'interroger. Il n'était qu'un "serviteur", envoyé par son Seigneur. Il devait avant tout négocier. Il était content de voir un Seigneur prendre le temps, et de réflechir à ses dires. Il lui répondit

L'avantage que pourra bénéficier le Gondor sera un investissement. Tous les Seigneurs d'Azurka, et je vous prie de croire qu'ils sont nombreux, investiront pour la Cité Blanche. Notre argent vous sera preté lors des temps de guerres. De plus, l'acceptation de ce traité renforcera les liens qu'ont nos cités. Le Seigneur d'Azurka est déja un de vos vassal. Même si la cité est doté de l'indépendance, la bannière du Gondor flotte haut dans la plaine. Monseigneur, l'accord commercial avec la Guilde vous fera bénéficier d'une absence de taxes de vos produits à Azurka. Et vous bénéficierais de nos produits de luxes, qui sont acheminé par la Guilde, car nous rassemblons tous les marchands de la cité.

Gemlir avait eu l'impression d'être convaincant. D'ailleurs, les regards lancés par les deux autres Dùnedains l'avaient réconfortés

Les yeux du Prince vaquaient entre les trois Dùnedains, observant leur attitude tandis que Gelmir parlait. Ils semblaient approber leur porte-parole, et cela l'aida à former sa décision finale. Eldarion reposa alors son regard sur le second de la Guilde de Nùmenor. Avant de commencer à parler, il eut un sourire, qui pouvait insinuer la nature de la réponse qu'il s'apprêtait à donner.

"Et bien, Gelmir de la Guilde de Nùmenor, je peux vous assurer que vous savez être convaincant."

Un léger rire vint marquer une pause dans ses paroles.

"Je rédige dès à présent une lettre à mon parent Dante Angamaitë lui résumant les conditions de cette négociation, que vous lui remettrez à votre retour dans Azurka. J'apposerai ma signature, et lorsqu'il en aura fait de même, tout ceci sera conclu. Je n'accepterai pas d'autre signature que la sienne."

Son ton beaucoup plus sérieux vint rompre avec la légèreté de ses premières paroles, et indiquait bien que tel étaient ses souhaits, et ainsi il en serait fait ou la Guilde de Nùmenor pouvait renoncer à son projet.

"Apportez-moi de quoi écrire je vous prie."

Dit-il en s'adressant à un garde non loin, qui sortit de la Salle du Trône et revint quelques minutes plus tard avec ce qu'avait exigé le Prince.

"Je vous remercie."

Eldarion se mit alors à rédiger la lettre, laissant sa bien-aimée converser avec les Dùnedains si elle le souhaitait. Il lui jeta un regard affectueux et sourit à sa vue. Elle était belle, si belle. Il en était éperduement amoureux, et si des étrangers n'étaient pas dans la salle, il l'aurait déjà embrassé avec passion.
Le Prince se remit à l'écriture.

Alaena s'était fait discrète pendant l'entretient, c'était la première fois qu'elle s'impliquait directement dans les affaires de la cité, et elle ne voulait pas intervenir tout de suite..

Le discours des Dùnedains lui paraissait des plus respectables et cette alliance aurait de nombreux avantages pour la cité. En particulier, les avantages financiers et qui sait, a plus long terme, une alliance encore plus forte.

Pendant qu'ils parlaient, elle observa le groupe qu'ils formaient. Les Dùnedains, avec une indéniable présence mais en retrait par rapport à leur porte parole. Et en face d'eux, Eldarion, l'homme de ses rêves, qui était rentré dans la peau du dirigeant de la cité. Plutôt impressionnant comme changement, du moins pour elle qui ne le connaissait pas ainsi.

Pendant que son bien aimé rédigeait la lettre qui s'adressait directement à Dante, elle engagea la conversation avec le groupe de Dùnedains.

- Je suis desolée de mon ignorance, mais je n'ai jamais entendu parler d'Azurka sauf dans quelques expressions famillières... Vous pourriez m'en dire un peu plus?

Les Dunedains écoutèrent les réponses du Seigneur. Gelmir acquiesa d'un signe de tête, et dit simplement

Ce que vous dites est tout à fait normal. Notre Seigneur est le mieux placé pour traité avec un être d'aussi haut rang que vous

Il reporta son attention sur la Princesse. Elle était d'une grande beauté, et paraissait très douce. Pourtant, quelque chose semblait étrange à Gelmir, mais il ne laissa rien paraitre. Son respect était trop grand pour qu'il ne laisse paraitre ses doutes. Il lui répondit alors calmement

Azurka, Princesse, est l'une des plus grande et des plus belle cité sur cette terre. Pour nous Dùnedains, c'st même la plus belle, et sa grandeur est comparable à celle de la cité Blanche. Elle se situe dans une vallée, et ses murs blancs reflètent la lumière du Soleil. Et quiconque pose ses yeux dessus n'a aucun désir de la quitter. Nous même ne devions y faire qu'un voyage. J'en suis devenu un Seigneur. Mais aujourd'hui, seul les Grands parmis les Rois ont le pouvoir de quitter la vallée après avoir vu la puissante Azurka. Je ne peux vous en dire plus... du moins, tant que vous ne serez pas sur le trône aux cotés du Prince Eldarion

La jeune femme eut un doux sourire pour le Dùnedain. Elle comprenait parfaitement bien les raisons pour lesquelles il ne voulait en dire plus, elle en aurait très sûrement fait de même...

Ainsi donc Azurka était bel et bien cette cité mythique, aussi belle que dangereuse, car il se disait qu'elle vous capturait pour ne plus vous relâcher. La preuve en était de Gelmir, qui devait au départ n'y rester qu'un temps très court et qui y avait finalement obtenu la place qu'il occupait aujourd'hui...

Nul doute qu'une fois le traité conclu, Eldarion doive s'y rendre, pour voir le seigneur de la cité, Dante. A ce moment là, Alaena pourrait l'y accompagner et contempler de ses yeux la merveille que lui avait décrite Gelmir... Et elle espèrait qu'ils pourraient même y passer un peu de temps vraiment rien que tous les deux.

- Merci, je n'esperai même pas en apprendre autant! Peut être qu'un jour prochain, nous irons là bas, Eldarion et moi, contempler de nos yeux les beautés que vous avez decrites... Même si la Cité Blanche est une des plus belles cités, je doute qu'elle puisse rivaliser avec Azurka..

Voyant qu'Eldarion avait fini de rédiger sa lettre, elle s'interrompit, en attendant soit qu'il parle, soit que le Dùnedain lui réponde.

Ecoutant d'une oreille la conversation aller bon train entre sa bien-aimée et les Dùnedains, le Prince rédigeait une lettre aux allures formelles à son parent et ami Dante d'Azurka. Lorsqu'il eut fini, il apposa au bas sa signature, et roula le papier sur lui-même pour le tendre avec précaution à Sieur Gelmir qui le prit dans ses mains. Eldarion prit tout de même le temps pour répondre ceci à bien-aimée :

"Il m'a été donné la chance de voir la Cité d'Azurka de mes propres yeux, et il est vrai qu'elle est une beauté inssaisisable, c'est le moins que l'on puisse dire..."

Le Prince partit sur un rire que lui seul comprit, et s'arrêta net, pour reprendre un ton plus sérieux et tenter de faire oublier cette plaisanterie qui n'avait fait rire que lui...

"Voici donc la lettre que vous remettrez à votre Seigneur de ma part, en lui demandant bien d'apposer sa signature au bas, à côté de la mienne. Si bien sur il ne voit aucun inconvénient aux conditions que je viens de formuler. Il me semble qu'il n'y verra aucune objection, mais comment en être sur avec un homme tel que Lord Dante Angamaitë ?"

Cette fois il sourit simplement, n'espérant pas faire rire... Il avait retenu la leçon...

Les trois Dunedains écoutèrent les paroles du couple princier. Les paroles du Seigneur de la cité Blanche étaient sage. Lui même reconnaissait la saisissante beauté de la cité où les Dùnedains vivaient. Et comme il le dit lui même, on n'était jamais sur de rien avec Dante. Cela était vrai. Le Lord Angamaitë était quelqu'un d'imprévu. Personne ne pouvait prédire à l'avance quelle serait la réponse du Prince. Gelmir pris le parchemin tendu par le Prince, et le rangea précieusement. Ils se levèrent alors, et et se tournèrent vers le couple

Monseigneur, ce fut un plaisir que de faire affaire avec vous. Si le prince accepte vos conditions, nous reviendrons à Minas Tirith comme prévu. Gloire et Honneur, pour le Gondor!

Les Dùnedains portèrent le poing au coeur, et inclinèrent la tête. Puis, lorsque le Prince leur parleraient, ils rentreraient à Azurka.

Un garde pénétra alors dans la Salle du Trône et s'approcha d'un pas hâtif du couple princier. Il s'inclina respectueusement et s'adressa à Eldarion.

"Veuillez m'excuser Sire, mais on me demande de vous faire parvenir une étrange nouvelle. Un troll a pénétré Minas Tirith grâce à la paysanne qui crée plusieurs de vos apparats, et bien qu'il ne semble pas animé de mauvaises intentions, votre présence serait fortement requise."

Le Prince fut quelque peu surpris de cette information et se leva, s'adressant tout d'abord aux trois Dùnedains.

"Ainsi nos chemins se séparent pour le moment. Faites bonne route frères Dùnedains, j'espère vous revoir au plus tôt."

Il inclina avec respect sa tête puis tourna son regard sur sa bien-aimée. Il lui prit la main et la leva doucement.

"Allons-y ma douce, nous sommes demandés dehors. Je te promets plus de calme à la tombée du jour."

Dit-il en souriant. Puis ensemble ils se dirigèrent vers le-dit troll.

[Suite à L'arrivée de Krang]

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 18/12/2006

Krang, peu habitué aux manières des humains, trouva étrange de pénétrer à l'intérieur du palais avant son hôte. Néammoins, il passa les larges portes du palais sans plus se faire prier. Eldarion avait certes accepté son offre, mais il n'avait pas encore parlé de salaire... Il devrait être vigilant. Eldarion avait une belle prestance, sa voix sonnait agréablement, en bref pour le troll, c'était un beau parleur. Etait-il aussi honnête que charismatique ? Krang le découvrirait sans doute bientôt.
Après être passé sous les voutes, il se retrouva dans une salle aux dimensions impressionnantes. Même Krang pouvait s'y sentir à l'aise, lui qui d'habitude ne supportait pas d'avoir un obstacle entre lui et le ciel. Le troll observa les statues entre les hautes colonnes de marbre, nota un air de ressemblance entre eux et Eldarion qu'il venait de rencontrer. Il en conclut qu'il s'agissait des ancètres du jeune prince. Encore une étrange coutume que de figer les traits des personnes aimées dans la pierre. Pour les trolls, cela se fait naturellement, songea Krang avec un sourire. A leur mort, la peau des trolls se durcissait plus encore, jusqu'à devenir aussi solide que la pierre. Et rien ne venait altérer leur visage, sinon l'eau et l'air, par le long phénomène de l'érosion. Les humains enviaient-ils cette faculté aux trolls puisqu'ils s'acharnaient à reproduire ce phénomène ?

Un Garde de la Tour se présenta à Eldarion qui allait rentrer dans la Salle du Trône et lui dit alors :

Le Seigneur Foredan Telcontar, Roi de l'Angmar et votre cousin est là, dois-je lui dire d'attendre ou de venir ?

Il attendit...non sans regarder bizarrement le troll...

Pour sa première entrevue officielle en tant qu'officieusement Roi, Eldarion était tendu mais s'acharnait à ne faire aucun faux pas, même si apparemment les moyens qu'il employait pour bien recevoir le troll n'était pas convaincants pour ce dernier. Le Prince pénétrait dans la Salle du Trône après Krang, aux côtés de sa douce, lorsqu'un garde l'interpella. Il souria en l'écoutant, et lui répondit ceci :

"Faites-le donc entrer, son aide me sera précieuse et je pense qu'il sera intéressé."

Le garde s'exécuta immédiatement. Puis le Prince s'avanca et invita le troll à le suivre, jusqu'à arriver face aux escaliers. Là il leva la tête vers le trône, et la sculpture de l'Arbre Blanc au mur. Il la montra à Krang.

"Voici l'Arbre Blanc de Minas Tirith, le descendant de Nimloth. Vous l'avez peut-être vu dehors, au bout de l'esplanade où nous étions avant de pénétrer dans le Palais. Il a refleuri lorsque mon père, descendant d'Isildur, a repris le trône du Gondor, l'unifiant alors avec celui de l'Arnor."

Eldarion se retourna vers le troll.

"Voyez, Krang fils de Kern, ce n'est pas à mes services que vous serez. C'est à celui du royaume unifié du Gondor et de l'Arnor, au peuple."

Le Prince avait prononcé ces paroles avec sagesse, et aucune vantardise. Il énoncait un fait, une vérité, que Krang se devait d'accepter. Il se mettait au service de tout un peuple et se devait de le savoir.

Le Garde alla voir Foredan et lui indiqua que sa venue était appréciée et attendue. Il se dirigea donc vers le Palais. En passant dans l'Arbre Blanc il marqua un temps d'arrêt qu'il crut court, mais qui fut relativement long. Une fois de plus perdu dans ses pensées.
Puis il continua vers le Palais, et entra, voyant les portes grandes ouvertes.
Il vit son cousin et sa future cousines par alliance, car il était persuadé qu'ils allaient se marrier, c'était évident...pourquoi d'autre Eldarion lui aurait demandé de les laisser seuls si ce n'était pour lui faire une demande en mariage ?
Il s'approcha de lui, il allait dire quelque chose, lorsque son regard se posa sur le Troll qu'il n'avait pas remarqué. Instinctivement sa main se porta à la garde de son épée et son pas s'accèléra. Le bruit caractéristique d'une épée qui sort lentement de son fourreau se fit entendre et il dit alors d'une voix assez forte :

Eldarion ? Es-tu assez fou pour laisser entrer un serviteur de l'Ennemis ici ?

Son épée était déjà à moitié sortie...bien évidemment il ne pouvait pas savoir que le Troll en face de lui était un mercenaire proposant ses services au Royaumes de son cousin...mais il allait surement le savoir bien vite !

Avec une rapidité surprenante, Eldarion se saisit de l'épée d'un garde tout près de lui, et bloqua la lame de son cousin à la sortie de son fourreau, dans un fracas de métal étincelant.

"Tu te trompes, Foredan. Rengaines ton épée."

La vitesse de l'action fut surprenante, et le ton grave du Prince tranchait nettement avec celui employé avec le troll. Eldarion garda l'épée sur celle de son cousin jusqu'à ce que ce dernier se décide à la rentrer dans son fourreau. Les yeux du Prince étaient fixés sur son cousin, il guettait un seul mouvement de ce dernier s'il persistait dans son attitude.

Foredan fut surpris par l'attitude de son cousin...Accepter un troll dans la Salle du Trône et puis l'empécher d'agir...il y avait anguille sous roche.
Il rengaina donc son épée, ne cherchant pas le conflit.

Tu peux m'expliquer ? Je débarque ici et je vous y trouve avec un Troll...admet que je puisse ne rien comprendre !

Puis à voix basse de façon à ce que le Troll n'entende pas :

Vas pas me dire que tu as fait ami-ami avec celui-là...j'en ai rencontré plus d'un en libérant l'Angmar...ils sont loins de ne pas servir tous Sauron...Ils sont ses esclaves pour l'éternité, qu'il soit défait ou non !

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 18/12/2006

Krang suivit Eldarion jusqu'au trône et observa un instant l'arbre blanc. Le bref cours d'histoire que ce dernier lui donnait ne l'intéressait pas mais son attention fut ravivée lorsqu'il parla de mettre sa force au service du peuple du Gondor et de l'Arnor. Il lui sembla que c'était le moment où jamais pour lui rappeler la question du salaire.

-Si le peuple a de quoi me payer, pour moi, ça ne change rien, répliqua-t-il.

Eldarion n'eu pas le temps de répondre qu'un homme pâle habillé de noir pénétra dans la salle. Quand il remarqua le troll, il porta la main à son épée avec un air furieux. Krang connaissait ce genre de regard. Il le fixa de ses yeux brillants en découvrant ses dents acérées et leva sa masse. Qu'il attaque ! Krang pourrait enfin relacher la pression qu'il emmagasinnait depuis trop longtemps. Néammoins, le troll se préparait à un combat acharné car à la manière dont l'homme dégainait son arme, on comprenait qu'il ne s'agissait pas d'un jouet. Mais il restait un homme de petite taille par rapport à un troll. Un coup de masse bien placé et il en serait fini de lui... Krang leva son immense arme pour balayer le sol devant lui. Mais au moment où il allait l'abbatre, Eldarion se jeta devant lui et contra l'épée de l'homme vêtu de noir.
Tiens, ces deux là semblent se connaître, pensa Krang quand il les entendit se tutoyer.
Le troll baissa sa masse d'arme, mais ne quitta pas Foredan du regard. Il dut faire un effort sur lui même pour ralentir sa respiration et paraître le plus calme possible.

Le Prince n'était pas dans la même optique que son cousin, et désirait, lui, de se faire entendre par le troll.

"L'ère de Sauron est terminé. Les ennemis ont changé. L'Empire de l'Est est vaste, il est puissant, et il est prêt à attaquer. Les ennemis d'antan peuvent aujourd'hui être nos amis, j'en suis convaincu, tout comme mon père, qui m'a enseigné la tolérance et le pardon."

L'épée qui servit à bloquer celle de Foredan fut rendue à son propriétaire qui fut gratifié d'un respectueux remerciement de la part de son Prince. Le soldat en question s'inclina. Puis Eldarion revint vers le troll.

"Mon cousin Foredan Telcontar est un homme d'action, encore épris des valeurs d'antan, tout comme moi, mais en plus importante mesure. J'ai la conviction que vous n'êtes pas animés de mauvaises intentions, Krang fils de Kern, et j'accepte votre aide."

Puis le Prince vint enfin au sujet que le troll souhaitait aborder depuis si longtemps.

"Quant à votre rétribution, le royaume du Gondor et de l'Arnor offre à tous ses protecteurs un logis plus que convenable, de la nourriture régulière, et une paye plutôt alléchante, puisque je viens à l'instant de décider que vous bénéficierez de la paye d'un Capitaine. Vous n'aurez pas de statut militaire, mais vous bénéficierez de mon respect et appui dans toutes vos actions auprès de l'armée. Sachez vous montrer digne de ma confiance, et vous ne le regretterez pas."

Foredan semblait rageux...très rageux ! Mais contrairement à ce qu'on pouvait croire, pas contre le Troll, loin de là. Pour être franc, il s'en foutait royalement (normal, il est roi ^^) de la bestiole. Non, c'est son cousin qui commençait à le mettre dans une rogne pas possible !

Tu es complètement inconsidéré Eldarion ! J'adorais mon oncle, mais cette vision de tolérance est absurde ! Tu aurais combattus pour libérer cette terre pourrie qui me sert de royaume, tu le saurais ! Tu ne peux même pas imaginé ce contre quoi je me suis battu là bas...tuer un troll revenait à tuer une fourmis, comparé aux monstres serviteurs du Roi-Sorcier !

Et ça, le troll pu l'entendre clairement, mais ne laissant personne répondre, il enchaina :

Engage qui tu veux, fait ce que tu veux, ce n'est pas mon royaume après tout, c'est le tien !

Il s'en renfrogna en gromellant des mots du genre : "espèce de fou...engager un troll, il a du trop fumer d'herbe à pipe de la Comté...tsss"

Nombre de messages : 13 Date d'inscription : 18/12/2006

Krang écouta avec attention Eldarion lui parler de sa rétribution. Il hocha simplement la tête pour signifier son accord. Néammoins, il ajouta :

-Je préfère séjourner à l'extérieur de la cité tant que ma présence n'est pas nécessaire à l'intérieur des murs. Ici, je me sens... trop à l'étroit. Quand à votre confiance en moi, elle sera justifiée tant que durera ma confiance en vous.

Le troll s'apprétait à prendre congé d'Eldarion et de son cousin quand ce dernier intervint de manière plutôt vive. Krang frémit en entendant la comparaison de sa race à des fourmis. D'une voix caverneuse où commençait à percer sa fureur, il répliqua :

-Je ne sais pas qui vous êtes, Foredan Telcontar. Vous vous prétendez roi d'une terre que vous avez conquie. Soit. Pour moi, une terre est à celui qui sait y imposer sa loi de manière durable, bien que je ne comprenne pas ce qui vous pousse à garder pour royaume cette terre que manifestement, vous n'aimez pas. Eldarion ne peut sans doute pas s'imaginer ce que vous avez combattu. Moi je le peux puisqu'il m'est arrivé de combattre aux côtés de ces créatures... Et croyez moi, pas une seule d'entre elle n'osait s'opposer ouvertement à Krang ! Je ne suis pas un troll ordinaire, que vous pouvez comparer à une fourmi. Mes pauvres frères ne savent pas contrôler leur puissance. C'est pour cette raison qu'ils sont aisément réduits en esclavage par n'importe quelle force supérieure. Mais ces forces, si supérieures qu'elles soient, ne peuvent exploiter entièrement la force des trolls. Car elle n'est pas canalisée. Mes ancètres ont réussi cela et ils m'ont transmis leur savoir. Nous sommes rares à posséder cette science. Mais sachez que je suis plus puissant que tous les trolls que vous avez jamais combattu. En moi sommeille une force qui peut vous détruire, Foredan. Vous qui avez combattu si vaillamment en Angmar.

Krang fixait Foredan sans ciller. Le souffle court, il attendit sa réaction. Sans pour autant perdre du coin de l'oeil Eldarion. Il était tout de même son cousin et ne le laisserait probablement pas se faire écraser par une masse sans rien faire.

"Assez !"

La voix d'Eldarion, au plus haut point autoritaire, résonna dans la salle du Trône en écho. Le visage de celui-ci était plus coloré, et virait légèrement en un rouge de colère. Le Prince fixait son cousin avec énervement et lui dit à l'immédiate suite des paroles de Krang, presque en criant, ces mots :

"Foredan Telcontar, vous avez beau être mon cousin, les lois s'appliquent pour vous aussi. Elevez encore une fois la voix, et je somme les gardes de vous sortir du Palais."

La colère du Prince n'était pas encore passé et il s'adressa ensuite au troll.

"Krang, fils de Kern, vous pouvez disposer désormais. Je ferai appel à vos services en temps voulu. Allez donc vous distraire de quelques tueries, faites comme bon vous semble après tout. Mais quiconque s'attaquera à mon peuple sera jugé par moi-même, et mon courroux sera terrible. Ne l'oubliez pas, et pour longtemps encore le peuple acceptera votre protection... Merci de nous l'offrir."

Même sous la colère, le Prince se montrait respectueux envers son nouveau "soldat", afin de ne pas attirer le courroux de celui-ci, qu'il savait bien plus terrible que celui d'un humain, même prince...

Eodred finit par arriver dans la Salle du Trône . Il venait de parcourir quelques kilomètres en une matinée pour aller du Chateau D'Or à Minas Thirit .
Il entendit alors une voix raisonner dans les couloirs .

**Serai-je donc arrivé au mauvais moment ?! **

Il semblait que le Prince du Royaume s'entretenait avec l'un de ses sujets . Eodred se méla alors à ses personnes ; dont cet immense troll plutôt impressionant .

**J'en ai vu un autrefois dans les Montagnes , il dépassait les deux mètres mais celui-ci semble faire quasiment le double ... **

Eodred attendit que le Roi porte une quelconque attention à sa présence ...

Eldarion fut surpris dans sa colère par l'arrivée du Roi du Rohan, qu'il connaissait de par son père. Sa colère le quitta immédiatement, puisque de toute façon il en avait terminé, de son entrevue avec le troll Krang, et de sa "leçon d'autorité" sur Foredan.

"Soyez le bienvenu, Eodred fils d'Elfwine, descendant d'Eomer."

Dit-il d'un ton très respectueux en s'avancant vers l'homme nommé.

"Je ne sais point si vous me connaissez, étant donné que nous n'avons jamais été présenté. Je suis Eldarion, fils du seigneur Aragorn II Elessar, Roi du Gondor et de l'Arnor, comme vous devez le savoir. C'est un honneur de vous voir ici, sire Eodred."

Le Prince n'était que Prince... Il se devait de s'incliner devant son supérieur, le Roi du Rohan, et ce fut ce qu'il fit.

"Que nous vaut votre venue en ces lieux ? Mon père se repose et ne peut recevoir personne, c'est à moi d'assurer les audiences, et audience il vous sera donné si vous le demandez."

» Salle du Trône
» Le Trône d'Obsidienne
» Salle du Conseil
» Salle des audiences royales