La Chambre du Couple Royal

[Description]

Lieu de tous les mystères, de toutes les curiosités, la chambre où dort le couple royal est interdite à toute entrée hormis celle du personnel d'entretien... Le peuple aime à répandre des rumeurs, parfois même étranges, sur ce qu'il se passe dans cette pièce, mais il ne le saura jamais, car c'est là le seul endroit où le couple royal peut se retrouver en toute tranquilité, et partager leur intimité.
La pièce est large, peu (et sans aucun doute moins richement que le veux le rang royal) meublée. Mais cela reste une chambre digne du couple régnant sur la cité, au sol recouvert de tapis finement brodés et élégants, aux murs décorés de quelques oeuvres d'art, et aux armoires et autres rangements imposants, majestueux. Lorsque l'on entre, le lit fait face à quelques mètres devant nous, comme délimité des deux côtés par de larges fenêtres faisant baigner la pièce dans la lumière.

[Venant d'ici]

La voix d'Alaena résonnait dans sa tête comme un doux chant, dont il avait perdu les sonorités pendant trop longtemps. Mais il était temps d'oublier l'absence maintenant... Il était temps d'oublier ce qu'il s'était passé, ou plutôt ce qu'il ne s'était précisement pas passé pendant cette séparation forcée, pour se concentrer sur le moment présent... Et le moment présent était leurs lèvres unies dans un tendre baiser, leurs coeurs unis dans un puissant amour. Il n'eut le temps que d'une brève pause pour récupérer leur souffle, pour en profiter en passant lentement une main dans les cheveux de sa belle épouse. Toujours aussi doux, aussi chatoyants sous ses caresses... Leurs lèvres s'unirent encore, Eldarion ne cessait de sourire et de la regarder. Il la prit dans ses bras, la serra contre elle, et la fit même passer de sa gauche à sa droite, la portant pour qu'elle passe au-dessus de lui. Sa main passait encore dans ses cheveux, montait jusqu'à son visage et caressait tendrement sa joue.

"Effectivement, tu n'as pas l'air de vouloir sortir..."

Dit-il à voix basse avec un sourire, avant d'embrasser encore sa bien-aimée. Son coeur lui semblait à chaque fois si léger lorsque leurs lèvres se touchaient, qu'il ne pouvait se passer de le faire ou de l'imaginer lorsqu'il n'était plus auprès d'elle...
La fougue de leur moment de retrouvailles s'évanouissait lentement dans le bonheur d'être simplement ensemble, et Eldarion en profita pour s'inquiéter de sa femme. Il fit glisser sa main le long du bras de sa belle, et lui prit doucement sa main dans la sienne.

"Qu'as-tu fait pendant mon absence ? J'ai tant espéré qu'on te laisse tranquille et que tout aille pour le mieux pour toi. Pour le royaume, je n'ai pas cessé de te faire confiance..."

Toute l'anxièté qu'elle avait pu ressentir durant son absence, l'angoisse de le savoir loin d'elle, et surtout la peur qu'il ne revienne jamais s'étaient envolées, mais une grande lassitude s'était emparée d'elle. Elle n'avait plus qu'une envie: s'endormir là, bien serrée dans ses bras, et y passer le reste de sa vie.

La voix de l'élu de son coeur, cette voix qu'elle avait eu tant de peine à ne plus entendre, celle qu'elle avait recherché partout, vint troubler le silence et le repos de ces deux êtres unis qu'ils formaient..

- Si ça ne tenait qu'a moi, on passerait le restant de nos jours dans cet chambre, loin de tout, juste ensemble..

Alaena se lova un peu plus contre son torse avant de répondre à la question qui suivit.

- Je ne voulais pas prendre trop de décisions seule. J'ai fait terminer les affaires déjà en cours, comme je pensais que tu l'aurais fait... Le reste du temps, je l'ai passé à déambuler dans les jardins, ou à attendre. Je n'avais pas l'esprit à faire autre chose.

Ce qu'elle ne mentionnait pas était que des nuits ou sa tristesse était trop profonde, des nuits ou sa tristesse prenait le pas sur ce visage de glace qu'elle s'était composé, elle enfilait alors des habits de miséreux, et partait faire de longes galopades de cheval en dehors de la cité.. Et seulement là elle laissait libre cours à ses larmes et déversait sa peine sur les plaines du Gondor. Juste le ciel, les étoiles, et elle..

- Et toi comment ton voyage s'est il passé? Tu...

Une angoisse étouffa sa gorge.

- Tu n'as pas été blessé ou je ne sais quoi? Et les hommes?

Il était dur d'aborder ces sujets.. Savoir quelles avaient été les conditions dans lesquelles il a vécut, et la peur de s'apercevoir que c'avait été pire que tout ce qu'elle avait pu imaginer. Les yeux emplis d'inquiétude, elle attendit son récit..

Le coeur d'Alaena s'était soudain remplie d'une étrange sensation, un mélange de tristesse et de lassitude, et Eldarion put le sentir alors que lui-même gagnait peu à peu dans ses yeux une curieuse lueur de tristesse, de regret même. Au-delà de la chair, leurs coeurs se parlaient.

"Te soucier des hommes est digne d'une Reine. J'aurais aimé pouvoir accomplir mon devoir de Roi..."

Il lâcha cette dernière phrase à voix basse, le coeur envahi d'une lourde peine alors qu'il lui racontait leurs péripéties.

"Deux hommes sont morts. Je... Je n'ai pas pu les protéger."

Sa voix se brisa sous l'émotion, mais il ne pleurait pas, il n'allait pas se le permettre, pas devant elle alors qu'ils venaient de se retrouver.

"J'ai ramené les autres avec toute la force qu'il me restait, mais j'avais presque perdu l'espoir de revenir pendant un instant. C'est ton visage... c'est ton visage qui m'a redonné force et courage. Je l'ai vu dans la neige, dans le ciel, partout où je regardais tu étais là à m'attendre, et je ne pouvais pas me permettre de ne pas revenir !"

Sa voix s'emportait tant il s'était résigné à tout faire pour revenir, pour revoir le visage de celle qu'il aimait. Inutile de lui dire qui ils avaient affronté, qui avaient tué ces deux hommes, et combien de fois le Roi avait cru perdre la vie dans la bataille. Inutile.

"Je n'ai pas été blessé dans ma chair sinon dans mon coeur. Mais aujourd'hui je peux enfin te contempler dans toute ta beauté de Reine, de femme, d'épouse... et ta présence est le remède à tous mes maux."

En prononçant ses paroles, sa tristesse s'évanouissait peu à peu et il serrait un peu plus fort le corps de sa bien-aimée contre lui. Il n'avait même pas encore remarqué que ses yeux avaient tendance à se fermer régulièrement et pendant un instant plus long qu'un simple battement de cil. Ce voyage, cette peine, tout cela l'avait fatigué, trop fatigué...

Il n'y avait rien à répondre à ce qu'avait dit le Roi.. Toujours blottie contre lui, Alaena ouvrit ses yeux fatigués lorsqu'elle sentit la respiration de son mari s'apaiser doucement. Il avait fermé les yeux et sombrait doucement dans le sommeil. Le jeune femme eut un sourire amusé face à cette situation: le couple royal, inséparable, et allongés sur leur lit, endormis sans même avoir eu le temps de se changer et de se glisser sous les draps.

Elle hésita à le réveiller pour qu'ils puissent se mettre plus à l'aise. Fatigués comme ils étaient, le sommeil pourrait les rattraper en n'importe quel endroit. Alors autant qu'ils soient le mieux installés possible.

Relevant la tête, Alaena déposa de léger baisers sur les lèvres d'Eldarion, pour le ramener dans le monde des éveillés avant qu'il ne plonge dans le royaume du repos..

- Et si nous nous mettions plus à l'aise avant d'entamer cette nuit?

La question était quand même de savoir si ils auraient le courage de se décoller du lit pour se changer, quoi qu'il en soit, le couple Royal était de nouveau uni, et leurs noces auraient bientôt lieu.. De quoi donner l'occasion à tout Minas Thirith de faire la fête pendant trois jours entiers.

Lorsqu'ils se releverent tous les deux, Alaena envisagea un instant d'emmener son mari vers une nuit un peu plus 'sportive' pour fêter leurs retrouvailles.. Un sourire très charmeur sur les lèvres elle voulut se lever pour le rejoindre et se glisser discretement derrière lui pendant qu'il enlevait sa tunique, mais elle s'apercut subitement que ses jambes la portaient à peine... Ce serait pour une autre fois tant pis.

La future Reine se changea rapidement pour mieux se glisser sous les draps déjà tièdes du fait qu'ils se soient allongés sur le lit juste auparavant. Il ne manquait plus qu'Eldarion la rejoigne, et Alaena pourrait enfin passer une nuit merveilleuse... Et bien d'autres qui suivraient encore. Juste endormir dans les bras de celui qu'elle aime, heureuse.

Il ne se souvenait pas d’un réveil plus doux et d’un bonheur plus intense que celui qu’il venait de vivre, sentant encore les lèvres de sa bien-aimée sur les siennes, entendant encore sa voix mélodieuse lui susurrer de se mettre à l’aise pour passer la nuit, à ses côtés… Il n’avait même pas senti le sommeil l’envahir lentement et s’était réveillé tout aussi surpris de voir qu’il venait justement… de se faire réveiller. Une envie si pressante de retourner auprès de sa belle l'animait qu’il crut n’avoir jamais enlevé sa tunique aussi vite de tout temps où il se devait de la porter, et il revint vite vers le lit où Elle l’attendait. Elle… ses formes se dessinaient au-delà des froissures des draps, avec tant de grâce, tant d’allure et de beauté, que le cœur d’Eldarion sembla en étouffer, cédant enfin devant la force de ses larmes, qui se déversèrent lentement de ses yeux admiratifs. Il ne les laissa pas couler bien longtemps, à peine le temps de quelques pas qui le menèrent jusqu’au lit.
Là, il monta dessus, et s’approchait tel un félin de sa douce, le sourire éclairant son visage durement marqué par les pleurs d'une journée trop longue... d'une absence trop longue... Là, il se rapprochait d’elle tout lentement, mais avec une certitude absolue : il l’aimait. Et c’était une chose qu’il n’avait pas encore su lui dire alors qu’il était enfin rentré…Là, il croyait rêver d’un ange venu lui annoncer que le temps où il était habité par le cauchemar, le doute et la peur, était terminé.

« Je t’aime… »

Lui murmura-t-il comme une prière dite aux Dieux pour leur implorer d’être bons avec nous. Mais il ne lui implorait rien, ne lui ordonnait rien. Il ne désirait qu’elle, n’était fou que d’elle, n’avait d’yeux que pour elle. Il était là, son corps frôlant celui de sa bien-aimée, les mots sortis de sa bouche encore résonnants dans le creux de l'oreille de la Reine.
Sa main caressait son corps, de son épaule à sa main, de sa main vers son ventre, de son ventre à son cou en passant au milieu de ses seins, et terminant sur sa joue, sur ses lèvres, avec une infinie douceur que ce n’était pas une pulsion qui l’animait, mais une véritable Passion, un amour fidèle et éternel, au creux de la bataille, au creux du tourment, au creux de l’océan. Ses lèvres se posèrent sur celles de sa bien-aimée comme un présent aux Dieux, non pour les supplier, mais pour les remercier. Il la remerciait. De quoi ? Simplement d’exister…

Eldarion semblait plongé au plus profond de lui même. Quand même avec elle, puisqu'à son regard, elle ne doutait pas qu'elle était en ce moment même dans ses pensées. Quant a savoir la place qu'elle y occupait seule lui pourrait le lui dire...

Les pensées d'Alaena étaient simplement occupées par une seule personne: Eldarion. Et ce qu'il représentait pour elle, ce qu'il lui avait apporté depuis le temps qu'ils se connaissaient, depuis leur rencontre importune... Qu'il était long le chemin qu'ils avaient déjà parcouru ensemble! Et celui qui leur restait semblait infini, pour le bonheur de la jeune femme.

Les mots qui sortirent de sa bouches étaient tellement merveilleux a entendre qu'elle ne put empêcher son coeur de chavirer une nouvelle fois... Combien de fois avait elle pensé a ces trois mots durant son absence? Emportée par son amour et par le désir qu'elle avait vers lui, vers son futur mari.

Après avoir calmé ses ardeurs (fallait que je le case, désolé^^') et maintenant parfaitement réveillée, elle eut un magnifique sourire, un vrai de vrai, toute trace de fatigue disparue de son visage (ca s'en va et ca reviens, c'est fait de tout petit rien... bon ok j'arrête >_<).

- Tu veux vraiment que je te répondes ou ce que tu lis dans mes yeux te suffira?

La jeune femme se sentait joueuse pour leur retrouvailles... Et son futur mari avait souvent tendance a perdre sur ce terrain là

- Tu veux vraiment que je te répondes ou ce que tu lis dans mes yeux te suffira?

La question avait troublé le Roi, tant l'envie de jouer de son épouse lui était parue forte. Si forte qu'il ne pouvait évidemment pas refuser, et qu'il n'avait pas la moindre envie de refuser... C'était vrai qu'il n'était pas très fort à ce genre de jeux contrairement à elle qui pouvait obtenir tout ce qu'elle voulait de lui grâce à ça. Même si son charme faisait déjà faire milles folies au nouveau Roi.

Il approcha son visage du sien pour que leurs yeux soient près, et chuchota avec douceur :

« Il y a tellement de choses dans tes yeux, et de beauté. Si elle ne me faisait pas tant de bien, je serais aveugle depuis longtemps... Je n'ose pas imaginer le gâchis que ca serait. »

Le gâchis de ne plus la voir, ce gâchis qu'il avait dû enduré pendant trois mois, mais qu'il ne voulait plus jamais revivre. Tous les deux souriaient, et Eldarion ne résista pas à la tentation de l'embrasser une nouvelle fois, puis encore une autre, mais sa bien-aimée était joueuse, comme de bien entendu... Au second baiser elle avait tourné la tête avec un sourire amusé, et Eldarion, non pas déçu de ne pas avoir pu goûter encore ses lèvres, couvrit sa joue de baisers, et descendit dans le cou, avec tant de douceur et de passion réunies qu'elle ne résisterait pas longtemps, du moins il l'espérait.

Ce jeu lui plaisait beaucoup, aussi parce qu'il avait rêvé des milliers de fois de l'envahir de baisers comme il le faisait en ce moment. Tous les deux riaient autant qu'ils aimaient le jeu, et il n'était pas prêt d'être terminé. Nul ne viendrait les déranger, la nuit étant presque déjà tombée entièrement sur la cité encore festoyant du retour du Roi. Le couple festoyait aussi, à leur manière...

Si elle ne voulait pas le dire à cause du jeu, lui ne cessait pas de le répèter d'une autre manière que les mots. Chaque baiser signifiait un "Je t'aime", sussuré tendrement dans l'oreille de sa belle et douce Alaena.

[Désolé d'avoir un tit peu contrôlé ton personnage ^^ j'avais trop envie de faire tout ce que je viens d'écrire :p]

Le visage d'Alaena était rayonnant. De bonheur, de l'amour qu'elle portait à Eldarion. En ce moment même, elle avait l'impression d'être entière, que rien ne pouvait plus lui manquer, puisqu'elle l'avait 'Lui'. Peut être est ce l'impression que procure l'amour à toutes ces personnes qui la vivent. Ou peut être pas. Quoi qu'il en soit, les faits étaient là, et la jeune femme ne cessait de penser au bonheur qu'elle avait de l'avoir lui.

Ne pas avoir goûte aux baisers de son bien aimé trois mois durant avait été une vraie torture pour Alaena...

- Tu manies trop bien les mots... J'espère que tu ne t'amuses pas à dire ça à n'importe qui...

Son ton paraissait bien sérieux, mais à nouveaux ses yeux démentaient ses paroles. Elle avait une totale confiance en lui et jamais elle ne pensait possible qu'il aille dire ça à quelqu'un et que ce soit sérieux... Alaena faisait partie de ces femmes qui ressentait. La moindre petite chose annonçant un changement. Mis à part quelques exceptions peut être. Mais c'est pour ces raisons qu'elle ne croyait même pas à ses propres paroles...

Les baisers d'Eldarion l'envahissaient, et Alaena se sentait transportée dans un monde de douceur et de plaisir. En ce moment même, elle était incapable de jouer à nouveau. Elle voulait juste que ce moment ne s'arrête pas, que ses baisers ne finissent jamais, et que jamais plus il ne taise le mot 'Je t'aime'... Aussi lorsqu'il s'écarta, elle eut un moment d'absence le temps de reprendre ses esprits.

Il allait surement lui rendre la monnaie de sa piece, et en ce moment même, Alaena ne pouvait rien y faire, c'est lui qui tirait les fils. Sauf si...

Elle se rapprocha dangereusement de lui, une lueur très joueuse dans les yeux. Elle passa ses bras autour de son cou et le rapprocha lentement d'elle.. Et ce fut à son tour de le recouvrir de baisers... Le cou, les levres, le visage, aucun endroit ne ft epargné.. Le bonheur de sentir à nouveau sa peau sous ses levres était immense, et l'impression fugitive qu'il aurait pu ne pas revenir lui traversa l'esprit. Qu'aurait elle fait? L'ombre d'elle même. Voilà ce qu'elle serait devenue. Sentant un frisson la parcourir, elle se lova contre lui, le plus prés possible...

- Je ne veux pas que tu repartes Eldarion.. Si tout pouvait durer à l'infini..

Qu'elle était belle ! Il n'en revenait pas. Peu importait combien de fois il le remarquait, combien de fois il la regardait, sa beauté était saisissante, presque éblouissante.
Certains chantaient les rayons du soleil qui réchauffaient leurs journées, mais pour lui, chacun de ses souffles était en l'honneur d'Alaena, qui réchauffait son coeur, qui le faisait battre, battre si vite, battre encore plus vite lorsqu'ils s'embrassaient.

Il sentait son corps se rapprocher du sien, il la sentait vouloir se coller à lui et le serrer tellement fort qu'il en aurait étouffé, mais la seule sensation qu'il éprouvait était une soudaine et intense liberté. Cette liberté qu'il trouvait là, dans le creux de sa main, dans ses yeux, sur ses lèvres.

« Je ne repartirai pas, je ne repartirai plus… regardes-moi. Regardes-moi comme je te regarde, écoutes-moi comme je t’écoute. Laisses-moi tout entier entrer en toi comme je bois chacune de tes paroles et grave chacun de tes regards. Voici l’Infini, l’Immortalité. Il est là, dans ton cœur, et bat comme une chanson, une merveilleuse chanson. L’éternité de notre Amour… »

Et il l'embrassa. Encore. Et encore. Une infinité de tendres baisers volés dans un seul petit instant de bonheur, au creux de deux êtres unis par une même passion.

¤ De milles saveurs, une seule me touche, lorsque tes lèvres effleurent ma bouche. ¤

Cette pensée lui vint subitement, souvenir d'une chanson entendue il y a fort longtemps, il ne savait plus où. Des paroles qui s'appliquaient parfaitement à la situation qu'ils vivaient, à leur histoire.

Décidément les mots manquaient à Alaena pour dire combien elle pouvait tenir à son homme. Nul n'avait jamais été aussi prévenant avec, ni même aussi... Les mots ne venaient pas, il lui manquaient, l'amour troublait son esprit et son corps. Il n'y avait rien à répondre aux paroles d'Eldarion, du Roi de Gondor, tout était dit, plus rien ne manquait, et les mots paraissaient bien superflu.

Pourquoi essayer de fixer avec des mots mineurs un moment aussi magnifique, un moment qu'ils vivaient tous les deux? Malheureusement, il serait bien court, car même s'ils voulaient profiter de toute la nuit, le jour viendrait les trouver, peut être endormis dans ce qui semble être le bonheur, mais les affaires reprendraient, il faudrait s'occuper du Royaume, et leurs moments intimes seraient alors bien courts.

Mais ce n'étaient pas là des pensées qui avaient leur place au coeur d'une nuit comme celle qui se déroulait... Et nul autre que leurs sens étaient en éveil.

Il est inutile de raconter le suite de leur histoire, de leur nuit. Ce serait gâcher quelque chose en essayant de décrire quelque chose qui ne peut l'être... Que tous ceux qui liront ce message essaient d'imaginer, ou mieux vivent un moment tel que ces deux personnes ont pu vivre..

[Hrp: je te laisse continuer ou tu veux, quand tu veux et le sujet que tu veux aussi ^^ Au passage: bon anniversaire, j'espere que ca te plaira.]

[ Pour éviter d'ouvrir un nouveau topic ]

Le soleil peinait à se dégager des hordes de nuages qui l'assaillaient, ses doux rayons tentant vainement de percer le manteau de grisaille matinale. Alors que le jeune couple royal s'éveillait d'une longue nuit de volupté délicieuse, une grive, parée de son vêtement couleur marron, se posa sur le rebord d'une des fenêtres de la chambre princière. Un carreau que l'on pouvait entrouvrir pour laisser l'air entrer dans la pièce permit à l'oiseau de venir se réchauffer à l'intérieur. La grive émit de petits piaillements plaintifs, signe de sa fatigue due au long trajet qu'elle venait d'accomplir.

***

Lorsque Brand poussa la porte de l'immense volière, il se retrouva face à un nombre incalculable de perchoirs de toutes sortes, disposés en rangés qui se succédaient et ne semblaient jamais s'arrêter. La volière, qui était en fait une tour de forme arrondie, s'élevait à une hauteur d'environ 50 pieds et surplombait tous les bâtiments de la cité excepté le palais du Gouverneur qui, lui, était situé sur une butte légèrement surélevée.
A cette heure-ci, tous les oiseaux dormaient encore paisiblement dans leur nid ou dans l' une de ces maisonnettes en bois qu'un artisan de la ville confectionnait. La plus grande partie des occupants de la volière étaient des grives. Depuis toujours, les gens de la lignée de Gérion et ses ancêtres avant lui comprenaient le langage des grives et celles-ci leur étaient fort utiles. En effet, les grives s'avéraient être un moyen de communication efficace et la distance qu'elle pouvait parcourir d'un seul trait était tout simplement incroyable. Quant Smaug le dragon abattit sa fureur sur la cité du Long Lac, c'est Bard, illustre aïeul de Brand, qui terrassa la bête de sa dernière flèche. Car une grive s'approcha à ce moment précis et elle conseilla au Bardide de viser la base du cou, seul endroit non protégé par l'épaisse cuirasse d'écailles. Et de là lui fut le surnom de Bard l'Archer.

Dès qu'il eut franchit le seuil de la volière, l'une des grives quitta prestement son perchoir pour venir se poser sur le bras tendu de Brand. Celui-ci caressa doucement, presque amoureusement, en tous les cas de manière affectueuse, le plumage de l'oiseau. Puis il attacha l'étui de cuir qu'il portait de son bureau à l'une des pattes et il murmura quelque parole dans un parler incompréhensible, quasi inaudible. Alors la grive s'élança dans les airs et quitta la volière par une meurtrière, haut dans la tour.

***

La grive maintenant s'impatientait qu'on le remarquât et poussa de plus belle sa voix aiguë. Le message qu'elle détenait n'avait pas à attendre