Les jardins.

Le froid avait recouvert d'une neige aussi blanche que la cité, les jardins de Minas Tirith. Les temperatures basses de l'hiver laissant la place a une douceur de l'air, les jardins renaissaient de jour en jour sous les yeux beats des habitants.

De là où se situait le jardin, on apercevait le fourmillement intense de la cité. Les sept cercles bouillaient d'une activité intense, chacun vaquant a ses propres occupations.

Alaena les observait, en silence, comme plongée dans une reflexion intense. La jeune femme était située au bord des jardins, en surplomb du reste de la cité. Elle était vetue de manière simple, une robe qui laissait ses épaules decouvertes, et sans aucun ornement. Ses cheveux cascadaient sur ses epaules et le soleil s'y refletait dessus..

Le jeune femme pensait. Elle pensait a son passé, au chemin qu'elle avait parcouru et a Eldarion. Ces derniers temps, il s'était beaucoup investi dans la cité, et ils ne se voyaient plus que rarement. Tant pis, il devait s'occuper de certaines tâches et elle était consciente que c'était quand même le successeur du légendaire Elessar!

Elle était toujours perdue dans ses pensées, c'est peut etre pour cette raison qu'elle n'entendit pas les pas approcher derrière elle...

Vêtu simplement d'une longue tunique aux couleurs sobres que sont le noir et le blanc et parée de l'Arbre de Minas Tirith, Eldarion se faufilait discrètement derrière Alaena, un air amusé sur le visage et de l'excitation dans ses yeux à l'idée de faire une agréable surprise à sa tendre compagne. Se glissant donc juste derrière, et sans dire mot, il l'enlaça doucement de ses bras, et posa lentement sa tête sur son épaule droite.

"Que vois-je ? Quelle divine beauté ose apparaître devant moi, moi qui croyais déjà avoir la plus belle des femmes ? Quelle est cette femme dont la simple vision m'éblouit ? Serait-ce celle dont on m'a tant parlé, si belle que son compagnon en est devenu maladivement amoureux ? Celle-là même qui a su conquérir le coeur d'un Prince ?"

Déposant un doux baiser dans le creux de l'épaule de sa bien-aimée, Eldarion la serre un peu plus fort contre lui.

Sentant quelqu'un se glisser derrière elle, elle reconnut la prévenance et la douceur d'Eldarion. Une des choses qu'elle aimait le plus chez lui... Avec son odeur... et ses yeux... et... En fait elle aimait tout. Elle l'aimait. Tout simplement.

- Il semblerait que ce soit celle là même... Celle là même qui attend son prince a elle depuis maintenant un petit moment. Et maintenant que le fameux Prince est là, elle ne compte pas le lâcher tout de suite…

Un sourire vint éclairer son visage, et comme pour confirmer ses dires, elle attrapa la tunique d’Eldadrion.

- Tout se passe bien dans la cité ? Enfin je veux dire… pour que tu y ais passé autant de temps, il faut bien qu’il y ai des affaires importantes ?

Elle était toujours de dos, blottie dans ses bras et les yeux braqués sur la cité. Finalement elle était bien comme ça. Pas envie de bouger. Quoique...
Eldarion avait toujours sa tête sur son épaule droite. Lançant un petit coup d'oeil vers lui, elle le vit songeur. Une des raisons qui faisait qu'elle était avec lui, c'était qu'ils avaient toujours eu une superbe complicité tous les deux et Alaena en jouait beaucoup...

S'écartant brusquement, elle prit un air théâtral très exagéré et commença a s'énerver contre lui.

- Alors comme ça, tu ne penses a moi que maintenant? Il faut croire que les affaires de la cité sont plus importantes que moi... Nan mais laisses c'est bon j'ai compris...

Bien sur, les yeux rieurs de la jeune femme démentait ses propos, mais plus que tout elle étai curieuse de la réaction d'Eldarion

Le jeune Prince buvait les paroles de sa bien-aimée comme le plus doux des breuvages, et vénérait chaque geste de ses lèvres s'articulant pour en sortir des sons si charmants à ses oreilles. La sentir près de lui était la seule chose à laquelle il aspirait constamment. La voir partir était, au contraire, un déchirement.
Lorsqu'elle lui posa une question sur les affaires de la cité, il prit toutefois un air soucieux, encore affecté par la mort récente de son père. Puis elle s'écarta brusquement et bien qu'il savait qu'il s'agissait encore d'un jeu entre eux deux, il n'eut pas l'envie de rire, et lui annonça d'une voix grave et triste.

"En vérité ma bien-aimée, j'ai bien peur que ce qui vient de se passer, ait été jusque là assez important pour que je ne puisse plus être auprès de toi. Mon père... est..."

Il fut pris d'un brusque sanglot alors qu'il prononçait le mot "père", et ne put terminer sa phrase. Il ne put la finir que difficilement, et sous le coup de l'annonce qu'il allait faire, il tomba lourdement à genoux dans la neige.

"Il est mort..."

Sur le coup, elle ne sut quoi dire... Qu'il joue son jeu, qu'il ne le joue pas, elle s'y serait attendue... Mais a ça.. Le temps qu'elle digère l'information, son visage se décomposa. C'était impossible. Le roi était vivant, c'était seulement une blague d'Eldarion. Mais sa peine était bien vraie et il ne lui mentirai pas ainsi... Pas sur ça.

Et elle restait là, bras ballants, sans réaction. L'homme qui avait capturé son coeur était agenouillé dans la neige, a ses pieds. Sentant la tristesse envahir son coeur, elle s'agenouilla a ses cotés.

- Oh non... Mais... Comment? Enfin je veux dire...

Elle préféra se taire. Elle qui était il y a peu joyeuse sentait son coeur vide de toute émotion. Elessar était un père pour eux tous, la figure de cette citée. On le voyait souvent déambuler dans les rues parmi les passant, demander des nouvelles de tel ou tel... Imaginer la cité sans lui, c'était inimaginable.

Mais pour l'instant c'était Eldarion qui l'inquietait... Perdre son pere n'était pas facile et elle imaginait très bien les responsabilitées qui allaient lui tomber dessus. Le serrant dans ses bras, elle laissa une larme couler sur son visage...

Trop fier pour laisser les larmes couler sur son visage, et peut-être comme voulant protéger sa bien-aimée en ne lui transmettant pas son malheur ouvertement, Eldarion n'en était pas moins profondément affecté.
Il ne trouva mot à dire, et ne fit que s'avancer vers Alaena avec peine, comme si le poids de la nouvelle le clouait au sol, pour la prendre dans ses bras. Ainsi, il se sentait protégé.
En tant que nouveau Roi, même si il n'était pas encore officiellement investi de ce rôle, il se devait de se montrer puissant, sans failles. Alors il mit brusquement fin à ce moment de tristesse, s'écarta légèrement d'Alaena afin de se relever, et la releva elle aussi, d'un geste fort mais doux. Il laissa ses deux mains sur ses épaules, pour la soutenir si elle se montrait défaillante.

"Il est inutile d'imaginer le futur sans lui, puisqu'il en sera désormais toujours ainsi. Le Roi Aragorn II est mort, le trône doit être de nouveau occupé, et la population doit rester en paix. Ne penses-tu pas ?"

Il laissa sa phrase en suspens dans l'air, attendant une réponse qu'il espérait de tout son coeur identique à sa pensée.

Le jeune femme essuya la larme qui coulait sur sa joue. Eldarion avait raison. Bien sur qu'il avait raison, il n'était pas Prince pour rien...

- Oui bien sur tu as raison comme toujours...

Apprendre la mort d'Elessar lui avait mis un coup au moral et elle se blotti dans les bras d'Eldarion. Au moins dans ses bras, elle se sentait bien, il n'y avait plus qu'eux deux qui existaient.

- Mais qui d'autre que toi peut reprendre le trône? Tu es son fils et tu as apprit a gouverner une cité depuis ton plus jeune âge... Le peuple voudra que ce soit toi et pas un autre.

Parler de la succession au trône alors qu'elle venait seulement d'apprendre la mort du Roi lui semblait des plus précipités mais ils n'avaient pas le choix... Eldarion ne pouvait pas aisément refuser ce qui allait arriver sans s'exiler. Et Alaena doutait qu'il le veuille...

- Qu'est ce qu'il va se passer maintenant?

Elle était en pleine confusion, ne savait même plus ce qu'elle faisait là. Le mort du Roi... voilà qui allai leur demander a tous deux pas mal de travail pour les prochains jours a venir..

Toujours raison ? Il ne pensait pas ainsi, mais comprenait que les paroles de sa bien-aimée n'étaient là que pour le consoler, le rassurer. Il n'avait jamais cru avoir toujours raison, et surement n'y croirait jamais. Il essayait simplement de faire du mieux qu'il pouvait, en prenant les décisions qu'il jugeait les meilleures, même si elles exigaient un sacrifice de sa propre personne. C'est ainsi qu'il prit la décision de monter sur le trône au sacrifice d'une autre vie qu'il aurait pu avoir.

"Père m'a remis le sceptre d'Annúminas et la couronne du Gondor, avant de mourir. C'est donc à moi de régner, selon sa propre volonté, que j'exposerai au peuple dans les jours qui suivent. En attendant, je le remplacerai dans les audiences royales de ce jour."

Malgré toute la détermination dans ses paroles, Eldarion semblait faible, fragile.

"J'ai toutefois une seule requête, pour toi, ma bien-aimée. J'aimerai que tu sois à mes côtés durant les journées qui vont suivre, j'ai besoin de toi. Je ne peux y arriver seul. Alors, ce que je te demande est plutôt étrange, mais j'aimerai que tu ne me laisses pas seul un seul instant dans les jours qui vont suivre, avant l'annonce à la population.
Je t'en prie..."

Le Prince saisit les mains d'Alaena et les mit dans les siennes, les serrant délicatement. Cela ressemblait presque à une demande en mariage, même si ce n'en était pas une. Tout du moins, pas encore...

La jeune femme accueilli la requête d'Eldarion avec un triste sourire. Elle avait toujours fait tout son possible pour passer le maximum de temps avec lui, et maintenant qu'il le lui demandait, elle ne le quitterai plus... Et ce quoi qu'il arrive.

- Je te le promet. Je serai là à chaque moment, et tant pis pour ceux que ça dérange... Je n'ai que faire de l'opinion des gens tant que je suis avec toi.

Malgré la tristesse du moment présent, Alaena sentait tout l'amour qu'ils avaient l'un pour l'autre. Maintenant qu'il allait monter sur le trône de la Cité, elle espérait que ça ne changerait pas trop de choses pour eux deux.

- Eldarion, je t'aime et je ne veux pas qu'une fois que tu auras accès au trône, quelque chose nous sépare.

C'était dorénavant sa plus grande crainte. On avait souvent vu des rois obligés d'épouser tel ou tel femme, non pas par amour, mais pour conclure des alliances stratégiques. Même si cela lui fendait la coeur, Alaena saurait se retirer du devant de la scène mais en laissant derrière elle un fleuve de regrets et un amour perdu..

Profondément soulagé que sa bien-aimée ait accepté d'être avec lui aussi souvent qu'elle le pourrait, Eldarion relacha la peine qui pesait sur ses épaules, et se laissa aller doucement dans les bras d'Alaena. Les paroles qu'elle eut ensuite le touchèrent, et il répondit, toujours dans ses bras, sa bouche près de la gracieuse oreille féminine.

"Rien ne nous séparera ma bien-aimée, je te le promets. Je t'aime bien trop pour m'imaginer ne serait-ce qu'une seule seconde sans toi."

Il n'eut le temps de se prononcer davantage qu'un garde de la Cité Blanche se présenta à eux. Il se sépara des bras d'Alaena, mais resta tout près d'elle, et écouta les dires du soldat.

"Sire Eldarion, le Seigneur Foredan Telcontar, votre cousin, est présentement dans la salle d'audience. Il demande à vous voir, et notre Roi également, mais je ne le trouve point. Pouvez-vous m'indiquer où je pourrais le trouver ?"

Cachant merveilleusement bien sa tristesse, le Prince répondit simplement :

"Père se repose, laissons-le. Je vais immédiatement à la rencontre de mon cher cousin."

Le soldat s'inclina et se retira. Eldarion, quant à lui, prit doucement la main de sa tendre compagne, et l'emmena avec lui jusqu'à la salle d'audience, pour y converser avec Foredan Telcontar.

[Suite dans la salle des audiences royales]

Sorti de la Salle d'Audience Foredan alla se promener dans les Jardins. Marchant dans la neige, dans un doux crissement de pas, il erra au hasard. Il marchait comme une ombre vagabonde, sans but. La nouvelle de la disparition de son oncle résonnait comme une maccabre cloche dans sa tête.
Il ne savait même plus s'il devait partir, une fois retourné en Angmar, au Nord, ou s'il devait épauler son cousin dans la défense des royaumes Dunedains.
C'était quasiment une évidence pour lui, une fois la nouvelle répandue d'un nouveau Roi en Gondor et en Arnor, les Orientaux, ces brutes sanguinaires, menées par leur Roi complètement fou, tenteraient quelque chose...Il essayeraient surement de voir comment ce nouveau souverain réagirait en attaquant. Eldarion était désormais à la tête d'un des plus grands royaumes de la Terre du Milieu, il saurait surement comment réagir. De plus l'Armée de l'Angmar n'était pas prète pour épauler dans une guerre de ce genre, l'Angmar lui même n'était pas pret à revivre la guerre... Mais il pourrait toujours venir avec la Compagnie Noire...
Perdu dans ses pensées Foredan ne fit pas attention à l'arrivée de Nimdraug, son loup blanc. Il vient se mettre à la hauteur de son "maître" qui s'était arréter pour admirer les blanches plaines du Pelennor, magnifiques sous la neige. Lui, de noir vétu, son loup blanc et la neige faisait contraste et harmonie à la fois.
N'importe qui pouvait venir, il ne l'aurait surement pas entendu...

[Mode MJ]

En vérité, Nimdraug n'était point venu seul, mais celui qui l'accompagnait avait laissé le loup blanc prendre de l'avance, et lorsqu'il arriva aux jardins, le seigneur de l'Angmar semblait si préoccupé qu'il n'entendit pas les bruits de pas de l'homme s'amplifier à mesure qu'il s'approchait. Il prit finalement la parole, d'un ton très respectueux, pour signaler sa présence.

"Mon Seigneur..."

La surprise de Foredan, tiré brusquement de ses pensées, était flagrante, et l'homme se hâta de s'excuser.

"Excusez-moi mon Seigneur, je ne voulais point vous déranger. Vous semblez fort préoccupé... Pensez-vous nous rejoindre à l'auberge ? Je vous y conduis si vous le voulez. Il me semble qu'un bon breuvage vous ferait du bien mon Capitaine."

Capitaine ? En effet. Cet homme était un soldat de la Compagnie Noire, et Foredan Telcontar était son Capitaine, ce qui expliquait un ton si respectueux et en même temps légèrement amical, tout du moins soucieux de l'état du Seigneur de l'Angmar. L'homme était animé de bonnes intentions, et souhaitait simplement soulager son Capitaine d'un fardeau qui semblait peser sur ses épaules. Et c'est une partie de la Compagnie Noire, qu'il avait emmené à Minas Tirith, qui demandait à leur Capitaine de les rejoindre."

Foredan fut surpris en voyant un de ses hommes, il ne l'avais pas du tout entendu arriver tellement il était plongé dans ses pensées.
Ses hommes l'attendait à l'auberge, il avait complètement oublié ça...la nouvelle était tombée comme une enclume en plein désert, Aragorn...mort...
Il regarda le soldat et il put voir dans les yeux de son capitaine de la tristesse, une profonde tristesse et la paleur de son visage était plus accrue qu'à l'habitude...Il lui répondit :

Je pense que c'est une bonne idée. Un peu de bonne humeur me fera le plus grand bien, surtout pour préparer les événements à venir...

Il remarqua alors Nimdraug...qu'il n'avait pas vu et dit alors :

Ohhh...toi aussi tu étais là...et bien suis nous. Se tournant vers le soldat de la Compagnie Noire, Vous nous emmenez ?

[Mode MJ]

Le soldat fut troublé par la tristesse qu'il lut dans les yeux du Seigneur de l'Angmar. De plus, il le connaissait bien, et fut très fort surpris en voyant que son Capitaine n'avait même pas remarqué le loup blanc Nimdraug...
Toutefois le fait qu'il accepta de se rendre auprès de ses hommes le soulagea. Son Capitaine était un grand homme, et il n'oubliait jamais ses soldats, même lorsque lui-même était marqué d'une profonde tristesse.

"Oui mon Capitaine."

Répondit-il hâtivement et avec joie, fier d'avoir Foredan Telcontar comme Capitaine de la Compagnie Noire, et comme Roi de l'Angmar. Il n'en voulait pas d'autre, et n'en voudrait surement jamais.
Ensemble donc, ils se dirigèrent jusqu'à une auberge du cinquième étage, le soldat en avant pour montrer le chemin, Nimdraug marchant côte-à-côte avec son maître.

[Suite dans l'Auberge du Bon Temps]

Les jardins. Toujours aussi merveilleux que le premier jour ou elle avait pu les contempler. Cette beauté était encore plus magnifique lorsque Eldarion était à ses cotés, malheureusement, cela prendrait maintenant de longs moments avant qu'il ne puisse la rejoindre.

La jeune femme s'assit sur un banc, en bordure des jardins. C'était sur ce banc là que restaient accrochés ses meilleurs souvenirs avec Eldarion. Mais pour le moment elle avait peur. Un sentiment sourd battait dans sa poitrine. De la crainte... Et la peur de perdre celui qu'elle aimait de tout son coeur et de toute son âme.

Les minutes défilèrent. Des heures entières peut etre, elle n'en savait strictement rien. Le temps fuyait comme un torrent, il allait beaucoup trop vite.

Eldarion finit par la rejoindre, l'air soucieux et de la tristesse dans les yeux. Le voyant approcher, Alaena se leva brusquement de son banc, apréhendant le moment qui allait suivre. Le nouveau Roi était soucieux, et triste. En un regard, Alaena comprit bien des choses, mais elle ne voulais pas y croire. Elle se jeta dans les bras de son bien aimé, retenant ses larmes.

Eladrion eut des paroles appaisantes, mais il ne pouvait pas contenir non plus son émotion. Il finit tout de même par dire trois mois qui arrachèrent le coeur d'Alaena.

- Je dois partir..

UN étau esserait con coeur. Un étu de fer. La panique de voir ses pire craites réalisées, Alane s'écria:

- Non! Je viens avec toi.. Je t'en supplie, ne me laisse pas derrière toi...

C'était perdu d'avance. Elle le savait elle même. Pour rien au monde elle ne pourrais aller avec lui, il voulait la savoir en sécurité. Et il fallait qu'en son abscence elle dirige le Gondor. Alaena aurait surement fait la même chose si elle avait été a sa place, mais accepter de le voir partir était impossible à ses yeux.

- Eldarion..

Alaena eut un sanglot, mais retint encore ses larmes. Le temps de pleurer n'était pas encore là.

- Promets moi de revenir. Promets moi de ne pas m'oublier.

Le jeune Roi le lui promit, et dans ses yeux brillait un éclat de sincerité absolue. Il prit une fois encore la jeune femme dans ses bras. Peut etre pour une dernière fois... Il devait partir le plus tôt possible. Vers le Nord.
Sentant sa tristesse deferler comme une enorme vague, elle se sépara d'Eldarion, et s'enfon ca plus loin dans les jardins, seule avec sa douleur. Le temps du deuil serait long.

Eldarion la regarda partir... Le temps serait bien long, mais il ne pouvait pas échapper à ce voyage. Tournant les talons, il retourna dans la citadelle, il fallait préparer le voyage.

L'été s'était terminé, l'automne avait passé et laissait place au froid. L'hiver était là, et la neige sur la terre ne laissait plus rien paraître de la beauté des fleurs. Seul l'Arbre Blanc ne perdait pas ses feuilles, tandis que beaucoup d'autres arbres étaient désormais nus.

"Pressez vos montures, soldats, nous approchons enfin."

Une ligne d'hommes montés sur de grands et nobles chevaux traçait tant bien que mal à travers la neige. Ils devaient être une vingtaine, tout au plus, et un homme à leur tête se distinguait par ses vêtements. C'était un Roi.

"Haut-les-coeurs soldats, regardez au loin ! Minas Tirith..."

Le Roi s'arrêta et la ligne se brisa, chacun s'arrêtant peu à peu pour contempler la beauté qui se dressait devant leurs yeux.

"Nous voici enfin de retour..."

"- Oui... chez nous."

"- Ils doivent tous nous attendre..."

"- S'ils ne nous ont pas oublié..."

"- Assez, soldat. Minas Tirith n'oublie aucun de ses soldats, aucun de ses habitants."

"- Le Roi a raison ! J'ai hâte de retrouver ma femme !"

"- On se demande tous pourquoi tiens..."

Tous rirent de bon coeur, même le Roi. La fatigue les avait envahi depuis si longtemps, mais la vision de leur cité leur donnait chaud au coeur, et assez d'enthousiasme et de joie pour parcourir le peu de distance qu'il restait entre eux et Minas Tirith.

"Je suis sûr que mon fils a bien grandi... Un vrai soldat ce gamin, sa voie est toute traçée ! J'en suis si fier."

"- Assez de discussion, soldats. Puisque vous désirez tant rentrer, faites plutôt courir vos montures. Et..."

Le Roi se retourna vers eux, le visage grave et autoritaire. Mais soudainement ces yeux semblèrent pétiller d'amusement, et il eut un grand sourire.

"Bienvenue chez nous !"

Le sourire du Roi se propagea dans les rangs, et tous affichèrent leur satisfaction en frappant doucement les chevaux de leurs talons. Les bêtes se mirent en route si vite qu'elles paraissaient plus pressées que les soldats eux-même de rentrer. La compagnie arriva au galop devant les portes de Minas Tirith, qui leur furent ouvertes immédiatement à la vision du Roi. Les trompettes sonnèrent, les gens crièrent :

"Le Roi est de retour ! Le Roi est là, il est de retour !"

Le peuple s'égayait, insouciant des réalités contre lesquelles la Compagnie avait dû faire face. Mais en ce moment, c'était comme si eux-mêmes n'avaient plus envie de s'en souvenir... Des femmes se jetaient dans les bras des soldats, d'autres se baissaient pour prendre leurs enfants dans leurs bras, les retrouvailles se faisaient... Sauf pour le Roi. Il gravissait les étages de la Cité Blanche, bientôt seul tandis que la fête s'organisait déjà derrière lui. Il arriva enfin face au Palais, et y abandonna sa monture qui fut vite récupérée par un garde. Les portes se dressaient devant lui, et derrière, il y avait sûrement Alaena... Il l'espérait de tout son coeur, qui ne cessait alors de battre de plus en plus fort, au fur et à mesure qu'il poussait les portes, que la lumière pénétrait dans la Salle du Trône, que le Roi rentrait enfin... chez lui...
Les portes se refermèrent, mais Alaena ne se trouvait pas là, au grand désespoir du Roi. Jusqu'à ce qu'il comprenne... Elle devait être là où il l'avait laissé, les jardins... Eldarion y courut, trop hâtif de serrer son épouse contre lui. Son épouse... Sa femme, celle qui lui avait fait promettre de ne jamais l'oublier, et de revenir. Il avait tenu cette promesse, il lui était incapable de l'oublier. Le Roi pénétra enfin dans les jardins, cherchant des yeux sa compagne, s'enfonçant de plus en plus loin jusqu'à stopper brutalement sa course. Elle était là, splendide, baignant dans la lumière du soleil comme si elle descendait tout droit du ciel. Et elle le vit, elle aussi, leurs regards se croisèrent. Eldarion retrouva instantanément tout ce qu'il avait ardemment désiré depuis presque 3 mois. Il se remit à courir vers elle, encore incapable de prononcer un mot sous le coup de l'émotion, et ne s'arrêta que lorsqu'il se retrouva juste face à elle. Il la prit soudainement dans ses bras, avec la douceur qui l'avait toujours caractérisé quand il était avec elle. Il tourna avec elle, trop heureux de l'avoir enfin dans ses bras. Ses yeux s'emplirent de larmes, sans qu'elles ne puissent couler.

"Je suis revenu... Je... J'ai tenu ma promesse..."

Ce n'était pas simplement le fait d'être revenu. Il disait aussi qu'il ne l'avait pas oublié, qu'il n'avait pas cessé de penser à elle. Et quand il la posa enfin, ce furent ses yeux qui parlèrent pour lui, laissant couler toutes ces larmes qu'il avait tant retenu pendant le voyage. Il ne fallait pas montrer une telle faiblesse devant un soldat, mais il ne pouvait plus se retenir désormais. Et son regard continuait tendrement de fixer sa bien-aimée...

Un rêve. Il n'y avait pas d'autre mot pour décrire ce qu'elle venait de vivre. Depuis qu'Il était parti, elle passait ses journées dans le jardin, à attendre. Malgré le froid ambiant, parfois le mauvais temps, elle était là, et elle attendait.

Et puis les jours avaient passé, et l'espoir s'était aminci. L'attente était de plus en plus angoissante, et surtout elle n'avait plus grand espoir. Le Nord était bien loin, et la route pleine de dangers. Et puis surtout.. Elle avait peur de le perdre. Chaque homme avait ses faiblesses, et Alaena avait peur qu'il reste dans le Nord... Un instant elle pensait cela, et la seconde d'après, elle avait honte d'elle de douter de lui.

Les jours passaient. Lentement... Le Royaume se portait bien, mais le jeune femme n'avait pas le coeur à gouverner, ou même prendre des decisions, des initiatives. Les conseillers du nouveau roi s'en chargaient très bien à sa place.

Et aujourd'hui.. Elle s'était levée se matin en se sentant bizarre. Comme si ce jour étair spécial, différent. Mais elle avait retrouvé son banc, et rien n'avait changé. Le regard loin, vers l'infini, elle pensait..

Et soudain. Sans vraiment en prendre conscience, il avait été là. Et de nouveau, il la serrait dans ses bras. Comment cela se faisait il qu'elle ne l'ait pas entendu arriver? Ah oui... Perdue dans ses souvenirs, elle n'avait pas fait attention au monde extèrieur, une fois de plus. Mais une fois de trop.

Incapable de parler, elle laisse une unique larme couler sur sa joue. Enfin... Il était enfin là. Son coeur n'en pouvait plus de joie, et elle tremblait, incapable de se contrôler. Persuadée qu'il n'était qu'un rêve. Encore un rêve. Ou était l'illusion, ou était la verité?

- Tu..

Un sanglot etreignit sa gorge.

- C'est bien toi. Dis moi que c'est toi, dis moi que tu ne repartiras pas.

Elle en était aux supplications. Et cette scene autait très bien pu faire dans le mélodramatique si les sentiments de ce Roi et de cette jeune femme n'étaient pas aussi fort et si l'abscence n'avait pas été aussi insupportable.

Elle n'avait rien perdu de sa grâce, de son élégance, de sa beauté, dans sa voix, dans ses gestes, dans ses yeux. Elle lui paraissait même encore plus magnifique qu'elle ne l'avait jamais été...

"C'est bien moi... mon amour... Je suis de retour."

L'émotion était à son sommet, et les larmes coulaient encore des yeux du Roi, mais il souriait en même temps. Il souriait enfin, après tout ce temps passé loin d'elle. Il s'approcha, tout doucement, et leurs corps se collèrent presque. De sa bouche, près de l'oreille de sa bien-aimée, il murmura ce qu'elle voulait entendre.

"Et je ne repartirai pas..."

Il sentait le coeur d'Alaena battre, comme les tambours annonçant enfin des jours heureux. Il s'approcha encore. Ses bras entourèrent sa bien-aimée, et leurs coeurs semblèrent se parler. Nul autre mot n'était nécessaire en cet instant, ils partagaient enfin de nouveau l'amour qu'ils avaient dû garder pour soi si longtemps...
Eldarion recula lentement sa tête, et leurs regards étaient de nouveau face-à-face. Il souria comme jamais il n'avait encore souri de tous ces mois seul. Jusqu'à ce que leurs lèvres se rencontrèrent enfin et se livrèrent à ce petit jeu auquel elles aimaient tant jouer... Ce jeu d'Amour...

Il n'y avait pas de mots pour décrire le bonheur qui s'était emparé de la jeune femme lorsque elle avait senti les bras de son aimé la serrer contre lui. Bon sang, qu'elle aurait aimé que ce moment dure longtemps, qu'il s'étende à l'infini...

Encore tremblante, elle finit par se séparer de lui, gardant ses mains dans les siennes. La pensée de se séparer de lui à nouveau lui était insoutenable... Elle le regarda dans les yeux.. C'était bel et bien lui, et il ne repartirait pas, plus jamais. Et il ne pourrait pas se séparer d'elle. Plus jamais elle ne le laisserai seul.

- Et si nous rentrions? Il fait un peu... froid.

Sans dire bien sur, qu'elle avait un peu plus chaud maintenant qu'il était là... L'image du bonheur était fièrement ancrée sur le visage d'Alaena, et nul doute qu'il y resterai encore longtemps

Le Roi avait enfin retrouvé sa Reine, et il ne cessait de se dire que plus rien ne pourrait les séparer désormais, car il n'y avait alors rien de plus insupportable pour lui que de rester éloigné d'elle trop longtemps. Il avait oublié comme le contact de ses mains dans celles d'Alaena était doux et chaud, et si agréable pour son coeur.
Elle proposa de rentrer, parce qu'il faisait trop froid. Il n'avait même pas remarqué la température, il n'y avait prêté simplement aucune attention, et après ce voyage dans le Grand Nord, il faisait presque chaud... Mais il s'exécuta bien vite, pour elle. Les yeux pétillant de bonheur et d'amusement, le Roi se baissa soudainement et souleva dans ses bras Alaena, comme un marié portait sa nouvelle épouse... Et son sourire était immense et éclatant de bonheur, il ne cessait de la regarder. Le temps où il devait l'imaginer près d'elle pour sourire était terminé, Eldarion en profitait autant qu'il pouvait maintenant.
Ensemble, ils se dirigèrent à l'intérieur du palais, le Roi l'emmenant dans un endroit apparemment précis. Peut-être avait-il une idée en tête, et Alaena allait bientôt la découvrir... Ils croisèrent quelques gardes et serviteurs, mais le Roi se fichait en ce moment pas mal des convenances, et gardait sa bien-aimée serrée dans ses bras.
Enfin arrivés là où il le voulait, Alaena put voir qu'il s'agissait en fait de leur chambre. Eldarion, la portant toujours, pénétra dans la pièce, et s'arrêta non loin du lit. Son regard se fixa sur le sien, et il lui dit :

" Je ne sais pas si cette pièce est la plus chaude du Palais, mais je ne te laisserai pas en sortir... "

Le Roi sourit et s'amusa à tourner un instant sur lui-même, entraînant Alaena avec lui.*
Enfin il s'arrêta, et déposa doucement sa bien-aimée sur le lit. Il s'y coucha lui aussi, juste à côté d'elle, et l'embrassa avec la passion de l'avoir retrouvé mais aussi beaucoup de tendresse.

*alternative rp : Jusqu'à ce qu'il la lâcha et qu'elle s'écrasa lamentablement sur le sol ! ^^

Alaena nageait dans les bonheur dés qu'elle était dans les bras de son bien aimé. Une seule pensée occupait son esprit à l'instant présent: il ne fallait plus jamais qu'ils se séparent, ou le jeune femme ne répondait plus d'elle.

Elle eut un sourire en voyant ou est ce qu'il la conduisait. A l'endroit précis qu'on pouvait considérer qu'il était le leur. La pièce qu'elle considérait comme leur refuge, celle ou elle avait passé presque tout son temps lorsqu'elle n'était pas à l'attendre... Le seul endroit ou elle pouvait encore percevoir sa présence alors même qu'il n'était plus là.

- Si ce n'est pas la plus chaude, c'est au moins la nôtre. Et qui te dis que je voudrais en sortir?

Enfin elle réussissait à aligner deux mots sans bégayer! Par contre son coeur battait la chamade depuis un petit moment, et il serait bon qu'il se calme rapidement.. Enfin peut être pas si vite.
Sans qu'il puisse répondre à sa question qui n'en était pas une, allongés côte à côte, elle s'empressa de capturer les lèvres de son bien aimé dans un baiser aussi tendre que passionné.

[Suite dans la Chambre du Couple Royal (hé hé on se la pète^^)]