[MJ]
Lorsque le gouverneur des îles du Tol Uialgaer parut à sa fenêtre, la foule pressée devant les grilles du palais se tut. L'homme, d'un âge avancé, n'avait pas bonne mine. En effet, on venait de le sortir du lait. Tout le monde au palais savait qu'il ne valait mieux pas déranger le gouverneur lors de sa sieste d'après-midi. S'en souviendra longtemps encore le malheureux qui fut désigner pour s'aventurer dans la chambre de son maître.
Antanamir, car c'est en ce nom que répondait le gouverneur, observa longuement la population qui se massait devant les grilles. Outre les gardes qui tentaient tant bien que mal de repousser quelques extrémistes mal avisés, ce fut cinq hommes qui frappèrent l'homme à sa fenêtre. Sans doute de par leurs vêtements riches et leur allure soignée qui juraient avec le reste des personnes présentes autour.
Celui qui semblait être leur chef, ou du moins leur représentant s'adressa directement au gouverneur.
- Je suis Dante Angamaïté, ancien membre de la Compagnie Grise, Lord des Chambres d'Umbar et du Gondor, Grand Chef de la Guilde de Nùmenor. Aujourd'hui, je prends possession de ces terres, en mon nom. Votre terre appartiendra donc à l'Empire d'Azurka, et jouira donc par conséquent des mêmes avantages que la cité à laquelle vous devrez allégeance. Je ne suis pas un tyran, et je ne souhaite pas une lutte armée. Mais sachez que je suis l'un des hommes les plus puissants de la Terre du Milieu. Alors, avec Lord Dante Angamaïté comme Seigneur, Tol Uialgaer deviendra une vraie puissance naissante de la Terre du Milieu...
- Et moi je suis Antanamir de Calmacil, gouverneur de ces îles auxquelles vous prétendez impunément. Et de quel droit d'abord ? Tol Uialgaer répond au royaume d'Umbar et n'a que faire d'un homme dont le royaume, Azurka, nous est inconnu. Vous ne vous dites pas tyran ? Et vous ne voulez pas de lutte armée ? Laissez-moi rire. En scellant vos paroles comme vous venez de le faire, vous vous conduisez jà comme un tyran. Et la lutte, vous la provoquerez de vos dires et de vos gestes.
En y repensant, Antanamir se dit qu'il avait déjà entendu ce nom-là, Azurka. Mais il ne saurait le remettre où que ce fut. Voyant que l'homme n'était pas décidé à partir, il continua:
- Si vous désirez prendre Tol Uialgaer, ce n'est pas par la voie diplomatique que vous l'aurez. Dans ce cas-là, seigneur Dante - le gouverneur insista bien sur l'appellation pour marquer sa dérision - il ne vous reste plus que la voie des armes, et c'est sur un champ de bataille que nous nous croiserons.
Espérant que la foule se sera dissipée et que les étrangers soient repartis une fois qu'il eut parlé, Anatanamir allait refermer les fenêtres derrière lui. Seulement, aucun signe ne se faisait sentir dehors, personne n'avait bougé. Lord Dante allait-il se faire entendre à nouveau ?